Page:Meyer - Girart de Roussillon, 1884.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
cxxxiii
vii. — le roman en alexandrins

rendre Dijon, d’où la comtesse Berte s’enfuit en grande hâte et va rejoindre son mari à Besançon (p. 84 ; cf. chanson, §§ 496-9). Elle lui conseille (p. 85) d’aller en Hongrie, vers le roi Oton qui est de sa lignée (cf. la chanson, § 497). Ils se mettent en route. Girart n’a avec lui que sept hommes. Chemin faisant, il rencontre onze Lorrains et les tue ou blesse. L’un d’eux échappe, rencontre un certain comte Giraut et lui conte l’affaire. Celui-ci, à la tête d’une vingtaine d’hommes, fond sur Girart, qui, malgré une défense désespérée, perd six de ses hommes et s’enfuit emmenant le septième, qui est blessé (pp. 87-9). Cet épisode est emprunté à la chanson, §§ 501-509. Girart se réfugie dans la forêt d’Ardenne auprès d’un ermite ; le blessé meurt. La nuit, des voleurs enlèvent à Girart chevaux et armes (p. 90 ; chanson, §§ 510-1). Tout ce qui suit jusqu’à la p. 108, l’entrevue de Girart avec un second ermite, la scène dans laquelle le comte, transporté de fureur, déclare qu’il tuera le roi en trahison, les admonestations de l’ermite, les prières de Berte, le repentir de Girart qui se résigne à faire pénitence et vit pendant sept ans dans la forêt d’Ardenne, faisant le métier de charbonnier, tous ces épisodes émouvants sont reproduits assez exactement, bien qu’affaiblis, d’après la chanson (§§ 512-33). Sur un point, l’auteur du roman s’est rattaché à la vie latine. D’accord avec celle-ci (§ 12), il fixe à sept ans la durée de la durée de la pénitence du comte (pp. 102, 108) au lieu de vingt-deux, chiffre fourni par la chanson (§ 534). On voit que cette première

    « Cils païs est traïs ; li rois vient por tout prendre ;
    « Girars a tout perdu, seulz s’en va senz attendre.
    « A Besançon s’en va dès ier a la vesprée. »
    Quant la dame l’oït, a terre chiet pasmée.