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vii. — le roman en alexandrins

tirée de la vie latine — c’est Fourque qui est chargé du second message (p. 148), Charles est battu, et il doit à la générosité de son adversaire de n’être pas poursuivi (roman, p. 152 ; cf. vie latine, § 59). Je ne sais d’après quelle information l’auteur du roman dit (p. 153) que cette bataille eut lieu « en Flandres ». Il n’y a rien de pareil ni dans la vie, ni dans la chanson.

Le roi se prépare à recommencer la lutte ; il ne se laisse pas fléchir par une nouvelle ambassade de Girart, et se fait battre une seconde fois, près de Soissons, dit le roman (p. 155), je ne sais d’après quelle source. Mais il ne s’avoue pas vaincu, et tente la fortune une troisième fois. Ici l’auteur place le récit de la bataille de Vaubeton qui appartient, comme on l’a vu plus haut (p. xxxv) à la troisième guerre de la vie latine, à la première de la chanson. Le récit en est fait pour certaines parties d’après la vie[1], pour le reste d’après la chanson. C’est peut-être une tradition locale, ce n’est certainement ni la vie latine, ni la chanson, qui a fait dire à l’auteur du roman que les morts restés sur le champ de bataille furent enterrés à Quarré-les-tombes (p. 180)[2].

Le roman raconte ensuite (p. 181) comment Girart ayant reçu du pape Jean [VIII] les corps des saints Eusèbe et Poncien, les fit placer l’un à Pothières, l’autre

  1. Cf. roman, p. 156 ; vie, §§ 137-9 ; roman, pp. 167-8 ; vie, §§147-9,
  2. Ch.-l. de c. de l’arr. d’Avallon, à peu de distance de Vezelai. Cette tradition, si tradition il y a, vient de ce qu’il y avait au moyen âge en ce lieu une grande quantité de cercueils en pierre dont cent cinquante se voient encore dans le cimetière de ce village (voy. Quentin, Répertoire archéologique du dép. de l’Yonne, p. 107). Il y avait donc là un dépôt de cercueils ou un vaste cimetière antique, d’où le nom de Quarré les tombes ; cf. Longnon, Revue historique, VIII, 269, note 2. et A. de Terrebasse, Gérard de Roussillon, p. x.