verriez trouer écus et jaserans[1], et tant de têtes tomber avec le heaume. Plus de dix mille restèrent...[2], par les puis, les plaines, les...[3]. Charles en fut dolent, le roi de Reims ; Girart, s’assombrit et soupira. Il pria Dieu qui nous racheta, disant : « Sire, en ce jour aide-moi, que je ne perde rien ! »
150. Voici parmi la mêlée le vieux Drogon, le père de Girart, l’oncle de Fouque. Il montait un cheval bai...[4] et avait revêtu un haubert sorti de la forge d’Espandragon[5], que jamais arme n’avait faussé ; son heaume...[6] lacé étincelait d’or et de pierreries. Il avait ceint l’épée de Marmion[7], et portait écu et lance à gonfanon. Il vint à petits sauts par le champ ; à le voir retenir doucement son cheval on reconnaissait un baron. Il cria au roi : « Je ne refuse aucun chevalier ! » Voici le duc Thierri devant Charles : « Sire roi, connaissez-vous ce bourguignon ? — Non, » dit le roi. — « C’est Drogon, le vieux de Roussillon, le père de Girart, l’oncle de Fouque : jadis il m’enleva ma terre, et sept ans j’ai été proscrit dans les bois[8] ; tenez-moi pour couart et lâche, puisqu’il me demande bataille, si je ne la lui donne ! — Je vous le permets, » répond Charles, vous n’avez que trop tardé à vous venger. Je veux voir cette bataille sans remise. »
151. Voici le duc Thierri sorti du rang, piqué des paroles du roi : il était monté sur un cheval almoravide, et avait son corps couvert de bonnes armes ; il vint à petits
- ↑ Voy. p. 51, n. 1.
- ↑ Oxf. per uns uslens, que je n’entends pas ; P. (v. 1904) mort e sanglens, leçon claire, mais qui a tout l’air d’une correction de copiste.
- ↑ Per rodens ?
- ↑ Oxf. Godemucon, P. (v. 1911) qu’ac de Muco.
- ↑ Ce nom, qui fait penser à l’Uter Pandragon des chroniques galloises, est peut-être corrompu. Le vers manque dans P.
- ↑ De baraton ?
- ↑ Marbio P. (v. 1917.)
- ↑ Voy. ci-dessus §§ 101 et 112.