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girart de roussillon

leur croissance ; puis il mit pied à terre entre les petites gens. Et, quand il les eut tous baisés et reconnus, il fut reçu par la procession et fit son offrande aux reliques. Puis, étant sorti des voûtes de l’église, il adressa à tous ses remercîments et ses saluts. Et ils lui répondent : « Sire, soyez le bienvenu, car vous nous avez sauvés et délivrés tous. Ceux qui vous avaient trahi, qui avaient excité la colère de Charles contre vous, nous les avons vaincus et tués. Vous n’avez plus à craindre d’être jamais conquis par personne.

559. — Bonne gent, » dit Girart, « hommes incomparables, vous m’avez toujours servi en barons. Je n’aurais pas été conquis par le roi Charles, sans la trahison de Richier[1]. Je vous demande maintenant un service à titre de faveur. C’est d’envoyer en hâte à Dijon pour que viennent les chevaliers et les gens de pied ; aussi ceux de Montargon et de Châtillon. Et vous, mes amis de Roussillon, aidez-moi dans l’entreprise pour laquelle je semons mes hommes. Il s’agit d’un besoin, pressant : de délivrer de prison mon cousin[2] Fouque. » Et tous répondent d’une voix : « Vous ne trouverez personne qui vous dise non. »

Cependant Oudin et les siens ont semons leurs hommes pour aller mettre le siège à Oridon : il a envoyé à Mantes et à Noyon[3]. Des deux parts[4] on a rivalisé d’activité ; la bonne reine s’est mise à faire des largesses. Les Bourguignons sont dans la joie à cause de Girart. Il sont bien heureux de ce que Dieu le leur a rendu.

  1. Voy. §§ 59 et suiv. L’auteur oublie la trahison plus récente des §§ 418-28. On peut, à la vérité, adopter la leçon de P. (v. 7213) del portier, au lieu de Richiers, et rapporter cette allusion à la seconde trahison, mais voir plus loin, § 594.
  2. « Neveu », dans les mss., comme ci-dessus, p. 161, n. 1.
  3. Mantes appartenait aux fils d’Andefroi, Noyon à ceux d’Aimeri ; voy. § 551.
  4. Du côté de Girart et de celui d’Oudin.