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état des personnes et civilisation

nous à quelques indications sommaires. Girart est né en Bourgogne (§§ 11, 99), qui paraît constituer son domaine direct, son duché. Il se tient ordinairement à Roussillon, château d’une existence plus ou moins problématique dont j’ai indiqué au chapitre précédent la situation d’après les données de la légende latine et d’après celles du poème. Je ne saurais dire exactement quelles étaient, dans la pensée de l’auteur, les limites de la Bourgogne : je n’ai pu réussir à identifier le château de Mont-Espir qui était situé à l’une des extrémités de cette province (§ 130), probablement vers le nord-est[1], mais il me paraît vraisemblable que vers le sud elles s’étendaient aussi loin que celles du premier royaume de Bourgogne, c’est-à-dire jusqu’à la Durance. En effet, Vienne et Avignon paraissent faire partie du domaine direct de Girart (§§ 72-3, 596). Le poète a donc raison de dire de la Bourgogne qu’elle est « grande et large » (§ 35).

Selon un passage du poème auquel il ne faut peut-être pas attribuer grande importance, les possessions de Girart auraient dépassé de beaucoup les limites de la Bourgogne. « Du Rhin à Bayonne, » dit le roi, « tout le pays est à lui ; en Espagne, il s’étend jusqu’à Barcelone, et l’Aragon lui paie tribut » (§ 36). Nous allons voir que, d’après d’autres passages du poème, Girart ne possédait rien, au moins du vivant de son père, du côté de l’Espagne.

Entre les alliés de Girart, deux se distinguent par leur

  1. Mont-Espir figure, mais comme nom appartenant à une géographie imaginaire, dans Aspremont :

    Et Abilanz, li roi de Mont Espir.

    (Ms. Barrois, fol. 134.)