Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 3.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

au commmencement de la révolution. On voit par une brochure qu’il publia en 1789, contre les juifs, qu’il n’en adopta pas d’abord les principes ; mais il changea bientôt d’opinion, et fut nommé, en 1791, député au corps législatif. Après la session, il rentra dans la carrière militaire, et, en 1793, défendit Mayence. Après un siège opiniâtre, il rendit cette place au roi de Prusse, et en conduisit la garnison contre les Vendéens. Ce corps de troupes contribua puissamment à contenir l’insurrection. Battu, néanmoins, à Clisson, Aubert-Dubayet fut l’objet de quelques dénonciations, dont il finit par triompher. Commandant en 1796, l’armée des côtes de Cherbourg, il fut appelé par le gouvernement directorial, au ministère de la guerre, qu’il ne garda que trois mois, et devint ambassadeur à Constantinople, où il mourut, le 17 décembre 1797. K.

AUBERTIN (Edme), savant ministre de l’église réformée de Charenton, né à Châlons-sur-Marne, en 1595, mort à Paris, en 1652, publia, en 1626 : Conformité de la créance de l’Église et de S. Augustin, sur l’Eucharistie, in-8º, qu’il reproduisit en 1633, sous cet autre titre : l’Eucharistie de l’ancienne Église, in-fol. Comme il y employait des termes injurieux contre les cardinaux Bellarmin et du Perron, et qu’il y prenait la qualité de ministre de l’Église réformée, sans y ajouter l’épilhète de prétendue, ainsi que l’exigeaient les ordonnances, il y eut un arrêt du conseil, contre l’auteur et contre l’ouvrage ; mais l’affaire n’eut aucune suite. Le succès de ce livre, dans la communion d’Aubertin, l’engagea à le traduire en latin. Cette traduction ne parut que deux ans après sa mort, par les soins de Blondel ; Deventer, 1654, in-fol. Aubertin y déploie toutes les ressources de son érudition, et toutes les subtilités de sa logique contre le dogme de la présence réelle. Ses objections avaient été prévenues par les cardinaux Bellarmin et Duperron. Elles furent depuis réfutées par Arnauld et Nicole, dans la Perpétuité de la Foi. Après sa mort, les catholiques répandirent que ce ministre avait été tourmenté, dans ses derniers moments, par de violents scrupules sur l’orthodoxie de son parti, et qu’il l’aurait abjuré, sans les larmes de sa femme et les emportements de son fils. Les calvinistes prétendirent de leur côté, que M. Olier, curé de St.-Sulpice, se présenta chez lui avec le bailli de St.-Germain, escorté d’un grand nombre de gens du peuple, pour l’intimider. On peut voir, sur ce fait, les observations de l’abbé Joly, sur l’article Aubertin, du Dictionnaire de Bayle. T—d.

AUBERY (Claude), médecin français du 16e siècle, qui, ayant embrassé la réforme, se retira à Lausanne, où il devint professeur de philosophie. Il y publia des Apodictæ orationes, sur l’Épître aux Romains, qui parurent trop conformes aux principes des catholiques. Bèze les fit condamner au synode de Berne. Aubery, mécontent de cette condamnation, revint faire son abjuration à Dijon, où il mourut en 1596. Ses ouvrages annoncent une grande érudition: I. Posteriorum notionum explicatio, Lausanne, 1576, in-8º ; II. De interpretatione, 1577, in-8’ ; III. Instrumentum doctrinarum omnium, 1584, in-4º ; IV. De terræ motu, 1585, in-8º ; V. De animæ immortalitate, in-8º ; VI. De resurrectione mortuorum ; VII. De caritate ; VIII. De concordiâ medicorum. Il avait fait des Commentaires sur Hippocrate et sur Aristote, qui n’ont point paru. T—d.

AUBERY (Antoine), naquit à