Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 3.djvu/30

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tégé avait été la victime ; de voir un si vaste armement n’aboutir qu’à de vaines menaces, tomba dans une mélancolie profonde qui le fit descendre au tombeau, le 13 juillet 1503, à l’âge de quatre-vingts ans. Pendant trente-un ans qu’avait duré son sage et brillant magistère, il ne cessa pas d’être chéri et respecté de ses chevaliers : unissant une piété solide à une valeur éprouvée, la fermeté à la douceur, l’économie à la bienfaisance, il fut le plus illustre grand-maître que l’ordre eût encore vu à sa tête. On a, sous le nom de Pierre d’Aubusson, un récit en latin du siége de Rhodes, sous ce titre : De servatâ urbe præsidioque suo, et insigni contrà Turcas Victoriâ, ad Fridericum III imperatorem relatio ; il se trouve dans le recueil De Scriptoribus Germaniæ, Francfort, 1602, in-folio. Le père Bouhours (V. ce mot ), a écrit la Vie du grand-maître d’Aubusson. S—y.


AUBUSSON (François d’), duc de la Feuillade. Voy. La Feuillade.

AUBUSSON (Jean d’), troubadour du 13e siècle, a laissé une pièce assez singulière, dans laquelle, en se faisant expliquer un rêve, il fait allusion à l’expédition de Frédéric II, empereur d’Allemagne, contre la ligue de Lombardie, dont il explique les résultats. Cette allégorie dialoguée peut servir à juger quelle étendue les jurisconsultes d’alors, d’après lesquels il y a lieu de croire qu’Aubusson raisonne, voulaient donner à la domination des empereurs d’Allemagne. Millot a rapporté cette pièce dans son Histoire littéraire des Troubadours. P—x.


AUBUSSON (Jean d’) de la Maison-neufve. C’est ainsi qu’il faut écrire le nom de cet auteur, et Duverdier a commis une faute, en le nommant simplement Jean de la Maison-neufve ; car il semble par-là le distinguer de Jean d’Aubusson, et fait deux auteurs d’un seul. Il paraît, par le titre qu’il joignait à son nom, qu’il était d’une famille noble et propriétaire de fiefs. Peut-être, et c’est l’opinion de l’abbé Goujet, que le mot de Berruyer, ajouté au titre de la Maison-neufve, par Duverdier, prouve qu’il était originaire du Berry. Il était né vers 1530. Il fit imprimer, à Paris : I. Discours sur le magnifique recueil (accueil) fait par les Vénitiens à M. le cardinal de Lorraine, en 1556 ; II. l’Adieu des neuf Muses, aux rois, princes et princesses de France, à leur département du festin nuptial de François de Valois et de Marie Stuart, reine d’Écosse, en 1558 ; III. le Colloque social de paix, justice, miséricorde, et vérité, pour l’heureux accord entre le roi de France et d’Espagne, in-8º, 1559. Ce dernier ouvrage est en vers. IV. Huictains poétiques de l’onction des rois élus de Dieu, et de l’obéissance que leurs sujets leur doivent porter, Paris, Pierre Gauthier, 1561. La Monnoye lui attribue : la Déploralion sur le trépas de noble et vénérable personne, M. Maître François Le Picart, docteur en théologie, 1550, in-8º, ayant trouvé dans ces mots : Dena suasu boni, qu’on lit au bas de cette pièce, l’anagramme de Jean d’Aubusson. W—s.


AUCOUR (Barbier d’), Voy. Barbier.

AUDEBERT (Jean-Baptiste), s’est distingué à la fin du 18e siècle, en réunissant à un haut degré de perfection les talents du peintre aux connaissances du naturaliste. Il naquit à Rochefort, en 1759, d’un employé dans les vivres de la marine, dont la fortune ne lui permit pas de seconder les dispositions de son fils. Celui-ci vint à Paris, à l’âge de dix-sept ans, pour