Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 3.djvu/33

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virginité et de la vie solitaire. On ignore l’époque de sa mort. S. Épiphane semble dire qu’elle fut antérieure à l’an 372, où Athanaric chassa tous les chrétiens de la Gothie. Sa secte fut gouvernée, après lui, par des évêques qu’il avait établis. Ces évêques étant morts avant 377, plusieurs Audiens rentrèrent dans l’Église. Les autres, réduits à un petit nombre, se rassemblèrent sur les bords de l’Euphrate, où ils furent joints par ceux qui avaient été chassés de la Gothie, et par tous les autres, qui étaient répandus sur le mont Taurus, dans la Palestine et dans l’Arabie. Ils demeuraient dans des monastères, ou dans des cabanes, à peu de distance des villes, ne communiquaient point avec les catholiques. S. Épiphane loue la pureté de leurs mœurs, et la discipline sévère qui régnait parmi eux. Théodoret, au contraire, leur reproche une grande dissolution. Il paraît effectivement que, dans les derniers temps, ils avaient dégénéré de leur première austérité. Audée, dans le commencement de son schisme, n’était tombé dans aucune erreur sur la foi. Cependant, dès cette époque, il célébra la Pâque le même jour que les juifs, prétendant que le concile de Nicée n’avait changé à cet égard la pratique de l’Église que par complaisance pour Constantin, que l’on voulait flatter, en faisant tomber la fête de Pâques le jour de sa naissance ; ce qui présente une absurdité ridicule, puisque, selon la correction faite par ce concile, la fête de Pâques ne doit point être fixée à un certain jour, comme l’était l’anniversaire de là fête de l’empereur, mais changer tous les ans. Audée, prenant ensuite trop à la lettre ce qui est dit dans la Genèse, que « l’homme est fait à l’image de Dieu, » se jeta dans l’erreur des anthropomorphites, en donnant à Dieu une forme humaine. Le P. Pétau a fait de vains efforts pour le justifier sur ce point. Les Audiens donnèrent dans quelques erreurs des manichéens. Ils enseignèrent que Dieu n’avait point créé les ténébres, ni le feu, ni l’eau, et que ces éléments étaient éternels. Leur pratique pour l’absolution des péchés était singulière, Ils admettaient une partie des livres canoniques ; ils en avaient une autre partie d’apocryphes, qu’ils mettaient au-dessus des autres. Ils les rangeaient sur deux lignes, les canoniques d’un côté, les apocryphes de l’autre ; faisaient passer les pécheurs entre les deux lignes, en confessant leurs péchés. Après quoi ils leur donnaient l’absolution, sans en exiger aucune satisfaction canonique. Cette secte n’existait plus sur la fin du 5e siècle. T—d.

AUDEFROI, surnomméle Batard, trouvère, ou poète français du 13e siècle, a composé plusieurs lais. Le Grand en cite cinq dans son Recueil des fabliaux, et considère Audefroi comme l’inventeur de ces petits poëmes que nous nommons romances. Ces lais offrent chacun une histoire, racontée en plusieurs stances terminées par un refrein. Les manuscrits de la Bibliothèque impériale contiennent même la musique de ces romances. P—x.

AUDEN-AERD (Robert van), naquit à Gand, en 1663. Le désir de se perfectionner dans la peinture, qu’il avait étudiée dans son pays, lui fit entreprendre le voyage d’Italie. Il séjourna long-temps à Rome, où il reçut des leçons de Carle Maratte, qui le prit dans une singulière affection. Ayant été chargé de graver quelques-uns des tableaux de ce maître, et cet essai ayant réussi, Auden-Aerd se consacra entièrement à la gravure. Il a exécuté un assez grand nombre d’ou-