Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 3.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sentiment contre la comédie italienne n’était pas éteint ; il loua une loge à la foire St.-Gerraain, et y plaça des bamboches, ou comédiens de bois ; chaque figure imitait un acteur de la comédie italienne. La nouveauté de ce spectacle, la ressemblance des personnages piquèrent la curiosité, et les comédiens de bois attirèrent la foule. Audinot avait acheté, dès le commencement de cette année, l’emplacement qu’occupe aujourd’hui l’Ambigu comique ; il y construisit une salle, dont il fit l’ouverture au mois de juillet ; il y continua ses représentations de comédiens de bois, et y ajouta de petits ballets. En 1770, il prit le titre d’Ambigu comique, et substitua, à ses marionnettes, des enfants, auxquels il faisait représenter quelques scènes détachées, telles que le Testament de Polichinelle. Il avait mis sur sa toile cette inscription : Sicut infantes audi nos. Audinot fut secondé dans son entreprise par Arnoult, qu’il s’associa par la suite. Il obtint de tels succès, qu’il se vit forcé, en 1772, d’agrandir sa salle, où l’on commença à représenter de grandes pantomimes, qui firent la fortune de l’entrepreneur. Il y avait déjà long-temps qu’Audinot avait affermé son théâtre, quand il mourut, le 21 mai 1801. On a de lui : I. le Tonnelier, opéra comique à trois acteurs, représenté le 28 sept. 1761, sans succès, et cependant imprimé, 1761, in-8º. Quelques situations théâtrales firent naître l’idée de le remettre au théâtre. M. Quétant se chargea d’y faire des changements. Le Tonnelier, joué le 16 mars 1765, eut alors un très-grand succès, et est resté au théâtre. Cette pièce a été réimprimée un grand nombre de fois, et même traduite en allemand, en 1774. II. Dorothée, pantomime, précédée des Preux Chevaliers, prologue pantomime, 1782, in-8º. Audinot était un excellent acteur pour les rôles dits à tablier ; ce fut lui qui créa le rôle du Maréchal ferrant, dans la pièce de ce nom. A.B—t.

AUDOIN ou ALDUIN (Alduinus Hielduinus), est regardé comme le 9e roi des Lombards hors d’Italie. Cette peuplade, anciennement appelée Viniles, qui faisait partie du grand peuple des Suèves, s’était originairement établie sur l’Elbe, et transplantée depuis, par plusieurs migrations, dans la Pannonie. Alduin, commença la conquête de cette dernière contrée, vers l’an 527, et l’avait entièrement achevée en 548. Il eut à combattre, pendant long-temps, les Hérules et les Gépides, peuple goth d’origine, dont le nom signifie Paresseux, et ainsi surnommé, parce qu’il n’avait suivi que long-temps après les premiers conquérants Ostrogolhs et Visigoths ses frères. Ces Gépides, qui habitaient sur la rive gauche du Danube, dans l’ancienne Dacie, s’y étaient déjà rendus formidables. Audoin détruisit leur armée en 551, et mourut vers l’an 553.Ce prince avait épousé Rodelinde, fille de Hermanfried ou Hermanfroi, roi de Thuringe et d’Amalberge, issue du mariage de Trasimond, roi des Vandales, avec Amalafride, qui fut assassinée en Afrique. Audoin laissa de Rodelinde deux enfants, Alboin Ier, roi des Lombards en Italie (Voy. Alboin), et un autre fils dont les historiens ne nous ont point conservé le nom. X.

AUDOIN de Chaignebrun (Henri), était chirurgien de la généralité de Paris, dans le milieu du 18e siècle. Il avait été employé dans les armées du roi, et fut ensuite long-temps médecin des épidémies. Non seulement il étudia les maladies épidémiques qui attaquent les hommes, mais il porta aussi son at-