Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 37.djvu/165

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gendre, de sa fille et de ses petits-enfants ; et cet ouvrage ne se ressent en rien de la vieillesse. Ses portraits sont, pour la plupart, historiés ; le dessin en est de bon goût, le pinceau facile, la couleur fraîche el vigoureuse : ils sont bien posés, et la ressemblance est un de leurs mérites ; rien n’y est fait de pratique, et l’artiste consultait la nature jusque dans les moindres accessoires. On connaît de lui quelques tableaux d’histoire dignes d’être remarqués. On cite entre autres les Quatre parties du monde, que l’on regarde comme son chef-d’œuvre en ce genre. Il amassa une grande fortune, et mourut le 9 janvier 1750, âgé de quatre-vingt-neuf ans. P—s.

RAVISIUS-TEXTOR (Jean-Tixier de Ravisi, plus connu sous le nom de), habile humaniste, né vers 1480, à Saint-Saulge, dans le Nivernais, acheva ses études à Paris, sous la direction de Jean Boluacus, son compatriote, recteur du collège de Navarre, et obtint, au même collège, la chaire de réthorique, qu’il remplit avec distinction. Il perfectionna dans cette école, alors la plus célèbre de Paris, l’enseignement des humanistes : il composa plusieurs ouvrages, destinés à faciliter aux élèves l’étude de la langue latine et de l’antiquité, et qui furent adoptés dans la plupart des collèges de France, d’Allemagne et d’Italie. Nommé, en 1520, recteur de l’université, Ravisius fut enlevé par une mort prématurée le 23 décembre 1524[1]. Ses ouvrages, maintenant oubliés, ont été réimprimés un grand nombre de fois jusqu’à la fin du dix-septième siècle. Baillet parle avec mépris (Jugem. des savants, ii, 262) ; mais Crevier juge bien plus compétent, dit que le style en est pur et élégant (Histoire de l’université, iv, 443). Outre des éditions du Dialogue d’Ulric de Hutten De aula, Paris, 1529, in-4o. ; et des Lettres d’Élisée Calenzio (V. ce nom, VI, 514), et de Phalaris , ibid., Chaudière, sans date, in-4o., on cite de lui : I. Specimen epithetorum, Paris, H. Estienne, 1518, in-4o. ibid., P. Vidove, 1524, in-fol., avec une Préface, dans laquelle Ravisius se plaint amèrement de la négligence et de l’indocilité des imprimeurs, dont il ne pouvait obtenir des corrections, qu’en leur donnant du vin et de l’argent (V. Chevillier, Origine de l’Imprimerie , pag. 159, et Maittaire, Annal. typograph., II , 324 et suiv.) Ravisius mourrut pendant l’impression ; et ce fut son frère, Jacques Ravisius, qui rédigea l’Épître dédicatoire. Cet ouvrage eut un grand succès ; il a été plusieurs fois réimprimé à Bâle, à Genève, etc. ; et l’on en fit un Abrégé pour la commodité des élèves. II. De prosidia libri iv. III. Synonyma poëtica, à la suite du Recueil d’épithètes. IV. Officina vel potus matuæ historia, in qua compiosè dispositum est per Locos quicquid habent autores in diversis disciplinis plurimi, quod et ad rerum, historiarum et verborum cognitionem ullo modo facere potest, Paris, 1522 [2]; Bâle, 1538, in-4o., Lyon, 1541, même format, nouvelle édition, corrigée, augmentée et mise dans un nouvel ordre, par Conrad Lycosthènes, Bâle, 1552, in-4o., et revue par jacques Grasser, Bâle,

  1. Ravisius mourut à l’hôpital, selon La Monnoye ( Notes sur les Jugem. des savants, de Baillet, ii, 262) : mais cela n’est pas vraisemblable
  2. On n’a pas pu découvrir les dates des premières éditions des ouvrages de Ravisius; il ne doit plus en exister d’exemplaires, tous ayant été détruits promptement par les élèves auxquels ils étaient destinés.