Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 4.djvu/383

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BER gnée ; mais il ne répondit point aux desseins de sa famille, et consulta moins sa raison que son goût en se livrant à la poésie. On a de lui : 1. Les premières Idées d’amour, contenant les amours d’Europe, en quatre livres, six Églogues et un livre de Mélanges, Orléans, 1599, in-8o. ; II. Priam, roi de Troie, tragédie, avec des chœurs imprimée en 1600, selon les auteurs de l’Histoire du théâtre français ; à Rouen en 1605, suivant la Varrière ; et à Rouen en 1611, in-12, selon Beauchamps (Recherches sur les théâtres de France, tom. II, p. 29). W—S.

BERTRAND (Jean-Baptiste), médecin, membre de l’académie de Marseille, naquit au Martigue en Provence, le 12 juillet 1670. Il fut d’abord destiné à l’état ecclésiastique, et fit même son cours de théologie ; mais son goût le portant vers la médecine, il renonça à sa première vocation, et alla étudier à Montpellier. Après avoir exercé son art dans son pays natal, il se transporta avec sa famille à Marseille. Ses trois collègues à l’Hôtel-Dieu de cette ville ayant renoncé à leur service dans une fièvre contagieuse en 1709, il resta seul chargé de ce pénible emploi. Il fut attaqué de la maladie, et eut le bonheur de n’y point succomber. Bertrand montra le même zèle dans la peste de 1720.

Il vit périr presque toute sa famille au service des pestiférés, fut lui-même atteint de ce cruel fléau, et s’en sauva encore. Son dévoûment lui valut une pension du gouvernement.

Il mourut le 10 septembre 1752. C’était un homme rempli de probité, de désintéressement, officieux, doux, ouvert, enjoué. On a de ce médecin : I. une Relation historique de la peste de Marseille, 1721, in-

BER 575 12, Lyon, 1723, avec des observations. L’ouvrage a été traduit en latin par le docteur Fernès, médecin espagnol. Il fut vivement attaqué dans le Journal des Savants, et défendu par Astruc ; II. Lettre sur le mouvement des muscles et sur les esprits animaux ; III. Réflexions sur le système de la trituration, dans le journal de Trévoux ; IV. Dissertation sur l’air maritime, dont l’objet est de prouver, contre le préjugé vulgaire, que l’air de la mer n’est point salé, et que, loin d’être nuisible aux personnes attaquées de phthisie, il leur est très salutaire, Marseille, in-4o. ; V. Lettre à M, Désoler, où il repousse les traits peu mesurés que ce professeur de chimie de Montpellier avait lancés contre lui dans son Traité des tumeurs. Bertrand a laissé plusieurs ouvrages en manuscrit, entre autres un Traité de la peste, ou De la police pour le temps de contagion, T — D.

BERTRAND (Thomas-Bernard), de Paris, né le 22 octobre 1682, reçu docteur en 1710, professeur de chirurgie en 1724, de pharmacie en 1738, de matière médicale en 1741 élu doyen en 1740, long-temps médecin de l’Hôtel-Dieu, mort le 19 avril 1751, est auteur de diverses thèses intéressantes : An catamœnia à plethord ? en 1711 ; Utruni in ascite paracenthesim tardare malum ? 1730, An aquæ potus omnium saluberrimus ? 1739 ; An venæ sectio, operationum frequentior simusque periculosior ? 1744 ; An alvis astrictioribus, medicina in alimento et blandâ catharsi ? 1747. On lui doit encore des Vies d’hommes illustres et Catalogue raisonné de tous les autres docteurs ; une Vie de Cesse en latin et un Index ; une Vie de Gui-Patin ; des Re-