Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 84.djvu/57

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ou courtisanes, qui jouent dans la civilisation hellénique un rôle tout particulier. Tout cela a malheureusement péri, sauf quelques vers ou lambeaux de vers, que l’érudition germanique a soigneusement recueillis, et qu’on retrouve, accompagnés d’explications savantes, dans le grand ouvrage de Meinecke, sur les comiques grecs. B—n—t.


THERAVY ou TERAVY (Pierre-Sulpice de Pastoret, chevalier de), ce nom est le pseudonyme sous lequel l’abbé d’Autrey a publié en Piémont et en France quelques ouvrages devenus très rares. Pierre-Sulpice de Pastoret était le petit-fils du baron de Solmezane ; il naquit à la cité d’Aoste en 1648, et fut destiné d’abord à l’état ecclésiastique. Son aïeul, qui dirigea son éducation, l’envoya d’abord à l’université de Turin, puis à Strasbourg, qui n’était pas encore une ville française. Le jeune Pastoret y contracta des inclinations peu conformes à la profession rigoureuse qu’on voulait lui faire embrasser. Il s’y lia avec l’abbé de Watteville qui n’était pas chartreux encore, courut avec lui l’Allemagne, alla ensuite servir en Hongrie, où il se trouva près d’un de ses frères, y fut légèrement blessé et revint en Piémont, puis en Provence. Son aïeul avait cessé de vivre ; sa famille, dépouillée en France de la fortune qu’avaient déja deux fois renouvelée pour elle ses riches alliances, et en Piémont des fiefs qui avaient été accordés au baron de Solmezane, s’était confinée dans les montagnes de Seillans. Une aventure tragique, dont Pierre de Pastoret ne souffrit jamais qu’on rappelât le souvenir devant lui, le ramena aux sentiments religieux. Il prit les ordres et se retira au monastère d’Autrey, dans le diocèse de Toul. Autrey, dont l’illustre Gerson avait été l’abbé, était une abbaye de plus de réputation que de revenu. Pierre de Pastoret y consacra ses jours à l’étude, à l’exercice des devoirs qu’il aimait d’autant plus qu’il les avait méconnus d’abord, et surtout à l’obscurité dont il s’enveloppait avec une humilité infatigable. Devenu abbé d’Autrey en 1699, il y vécut vingt et un ans encore, et y mourut en 1720. L’évêque de Toul avait exigé de lui qu’il publiât quelques-uns des ouvrages sortis de sa plume, mais Pierre de Pastoret n’y consentit qu’à la condition de déguiser son nom, et c’est sous celui de chevalier de Teravy, anagramme d’Autrey, qu’il publia son Explication des cérémonies historiques de l’Église, 2 vol. in-8º, Poulaniversson, 1709 ; son Saggio sopra l’Origini dell’ illustrissima citta d’Aosto, 1 vol. in-4º, Aoste, 1700, si toutefois l’ouvrage italien n’est pas une traduction. Il avait réuni et mis en ordre les matériaux nécessaires à la publication des mémoires du baron de Solmezane. Ces mémoires, saisis en 1794, avec la plupart des titres de famille, dans le cabinet du chancelier de Pastoret, petit neveu de l’abbé d’Autrey, ont été comme les autres papiers perdus ou brûlés, et n’existent plus que par fragments. L’abbé d’Autrey avait eu l’idée de refondre la Concordanti a Bibliorum, dans un autre ordre et avait fait à cet égard d’immenses travaux qui sont demeurés inutiles.

THERRIN (André-charles), littérateur et critique, naquit à Paris en 1746. Elève boursier de l’Université, il fit d’excellentes études, et par des succès scholastiques toujours soutenus, il mérita