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de physiologie végétale que Théophraste employait dans ses cours privés, 1822, in-8º. XIII. Manuel du cultivateur, Paris, Roret, 1829, in-8º. Manuel du vigneron, ibid., 1823. Mémoire sur les dalhias, 1834, in-8º. XIV. Traité de l’éducation des animaux domestiques, 2 vol. in-12, 1823. Plus un grand nombre d’éloges historiques, notamment celui de Boussornet, de Palissot-de-Beauvois, de Rozier, de Sonnini, de Thouin, et quelques notices de naturalistes, dans cette Biographie universelle.M—dj.

THIEFFRIES de Beauvois (le comte Félix-Gaspard), né, vers 1750, de l’une des familles les plus distinguées de la noblesse de Flandres, fut, dès son enfance destiné à la profession des armes, et entra à dix-sept ans comme sous-lieutenant dans le régiment de Bourgogne, cavalerie, où il devint capitaine en 1779. Son zèle pour le service le conduisit, à cette époque, en Allemagne, où il visita la cour de Joseph II et celle du grand Frédéric. Sans se laisser entraîner par la contagion des idées philosophiques qu’avaient adoptées ces deux princes, il y acquit des connaissances utiles dans le métier des armes, et fut particulièrement distingué par le roi de Prusse. Revenu dans sa patrie il y vit bientôt éclater les premiers symptômes de nos révolutions. Son dévouement à la monarchie ne fit qu’augmenter à la vue des dangers dont elle était menacée. Dès 1790, jouissant d’une fortune considérable il organisa à Valenciennes une société de royalistes auxquels il donna l’exemple du dévouement en faisant don au roi d’une année de ses revenus, pour remplir le déficit dont la révolution allait être le prétexte. Ce sacrifice fut suivi de beaucoup d’autres, et le comte de Thieffries fut nommé chevalier de Saint-Louis, dans le mois de mai 1791. Il était, comme nous l’avons dit, capitaine dans le régiment de Bourgogne, et il se trouvait en cette qualité à l’invasion de la Belgique que le général Biron commandait dans le mois de mai 1792. On sait dans quelle déroute fut mis les français, dès le premier jour, et l’on en attribua la cause à des cris de sauve qui peut qui partirent de leur rangs, dès le commencement de l’attaque. Ce qu’il y a de sûr c’est que le comte de Thieffries en fut considéré comme l’un des instigateurs, et que les soldats furieux le poursuivirent pour l’assommer. Ne pouvant plus rester en France, il se rendit à Coblentz où Monsieur, frère de Louis XVI, le chargea d’aller seconder le colonel des carabiniers, Malsaigne, pour faire émigrer ce beau régiment. Cette affaire qui pouvait être décisive dans de pareilles circonstances n’échoua que par l’imprévoyance de deux officiers qu’on avait été obligé de mettre dans le secret. Le comte de Thieffries rejoignit alors l’escadron des gentilshommes de Flandre et d’Artois, avec lesquels il fit la campagne de cette année, sous les ordres du duc de Bourbon. On sait à quelle inactivité cette troupe fut condamnée. Elle était campée au nombre de cinq milles hommes près de Charleroi, au moment de la bataille de Jemmapes, et pouvait y arriver en peu de temps ; le fils du prince de Condé, demanda avec beaucoup d’insistance à former l’aile gauche de l’armée autrichienne ; mais cet honneur lui fut obstinément refusé par le général autrichien Clerfayt. Condamné alors, sur