Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 9.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

5o CLÉ afin d’approfondir l’hcbren, dont un grand nombredc mots se retrouve d.uis cette langue. Sans le secoui-s d’aucun maître, sans autre moyen qu’un désir ardent de savoir, et le Psautier de IVebio,’û parvint à connaître les lettres arabes, à deVoinposer les mots et à se former un dictionnaire. Tandis qu’il était tout entier dans cette e’iiide , Ferdinand Colon , chargé de former la bibliothèque de Séville, et d’acquérir des savants pour sa patrie , pas>a par Louvain , cf p^opo^a à Clénard , dont le mérite s’annonçait avec un grand éclat, de l’ac^ ompagner. Cette proposition fut acceptée avec d’autant pins d’empressement, qu’il avait éprouvé quelques désaçréiuents à Louvain , et qu’il espérait trouver en Espagne des moyens efficaces pour se perfectionner dans l’arabe. Il partit pour ce royaume vers i 532 , passa par Paris , où il vit liudée, et se rendit à Salamanque, ou il subsista quelque temps en enseignant le grec, le latin et l’hébreu , sans abandonner l’arabe. A l’invitation de l’évêque de Curdoue , il suivit l’éducation du fils du vice-roi de Naples. Quelque temps après, il accepta une chau’e dans l’université de Salaraanque , et il y avait douze jours qu’il y professait, lorsqu’il fut appelé jiar le roi de Poi tugal , Jean III, pour achever l’éducation de son frère, depuis roi sous le nom de Henri 1". Quatre ans après son arrivée a Lvora, le prince, son élève, ayant été nommé à 1 archevêché de Braga, il l’y accompagna, et professa le latiu dans le collège fondé par lui dans cette ville, jusqu’à l’arrivée de Jean Vasée. Toujours dominé |)dr son goût pour l’arabe, d ne songeait qu’au moyen de se perfectionner dans cette langue. Il est impossible de fùre connaître tous les sacrifices , toutes les démarches qu’il lit pour reucoutrer quelqu’un qui CLÉ connût Lien celte langue et p{it la lui enseigner ; enfin le gouverneur de Grenade , sous la condition qu’il apprendrait le grec à son fils, lui facilita çs moyens de recevoir des leçons d’arabe d’un esclave maure qui était à Alraeria. Cependant l’instruction qu’il recevait ne répondant pas à ses es- ])érances, Cicnard s’embarqua pour l’Afrique, et arriva à Fez le 4 mai 1 540. Tels avaient été ses efforts , qu’il fut on état de soutenir une conversation en arabe avec le roi de cette ville, à qui on le présenta. Il y resta près d’un an et demi, et mourut à son retour à Grenade, en i54i. Ou a de Clénaid : I. Tabula in grani’ mnticam hebrœam, Louvain , 1 5’xg , in 8 . : cette grammaire , quoique très imparfaite, obtint beaucou}) de succès, à c^usc de l’esprit de méthode qui y règne. Cinq-Arbres, professeur d’héhreu au collège royal de France, en a donné une nouvelle édition , corrigée et enrichie de notes , en 1 564 ; clic a été réimprimée plusieurs fois. . Instittdiones linguœ grœcce , Louvain, i55o : l’épître dédicatoire est datée de Louvain, avril, i5 ’)o. Clénard composa cette grammaiie eu s’aida ut des conseils de Rescius ; dès 1528, il avait commencé à l’écrire, et il voulait la faile imj)rimer en 1 5’Jiy . Nous ignorons ce qui l’en empêcha. Cet ouvrage , que Clénard ne put perfectionner, obtint néanmoins le plus grand succès. 11 s’en fit de nombreuses réimpressions , et plusieurs savants hommes, parmi lesquels on compte Sylburge, Antcsign^n, Henri Estirnnc, R. Guillun, Vossius, etc., ne dédaignèrent point d’en donner des éditions et de les enrichir de notes. ( f^oy. Fabricius, Bibliol, grœc. ) On estime surtout l’éditiim donnée par G. J. ossius, en iG^i, et depuis réimprimée plusieurs fois. La grammaire de