Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 9.djvu/66

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54 CLÉ he chagrin lui aliéna l’esprit, ft, étant 1 eloiiniéà Astypalée, il renversa unecoloiinc qui supporiait le faîte d’une école où il y avait environ soixante enfants, qui furent tous tués par la chute de ce faîte. Les Asiypaléens s’ctaut mis à sa poursuite à coups de pierres, il se réfugia dans un temple de Minerve, et, étant entré dans un coffre qu’il trouva ouvert, il en tira le couvercle sur lui, et le tint avec tant de force qu’on ne f)ut jamais l’ouvrir. On prit le parti de e briser, mais on n’y trouva plusCléomèdes, qui avait disparu sans qu’on sût ce qu’il était devenu. Les Astypaléens envoyèrent consulter l’oracle de Delphes, qui leur ordonna d’honorer Cleomèdes comme le dernier des héros. C — R. CLEOMÈDE, écrivain grec, dont on ne sait rien, sinon qu’il est auteur de l’ouvrage intitulé : Théorie cycli- (fue des météores, c’est-à-dire, Théorie circulaire des astres. On soupçonne qu’il vivait quelques années avant l’ère chrétienne. Les preuves qu’on en donne, c’est que, dans son ouvrage, il cite Posidonius et Hipparque ; que nulle part il ne fait mention de Ptolémée , et que Pline paraît l’avoir copié dans ce qu’il dit de la lune éclipsée à l’horizon en présence du soleil. Ce dernier argument n’est pas (i’une grande force ; car Pline rapport !^ le fait comme observé une fois, taudis que Cléomède le nie formellement et le regarde comme un conic inventé pour ernbanasser les astronomes. Kepler a cru qu’eu s’exprimanl ainsi, Cléomède a voulu designer Pline, et que, par conséquent, il est plus moderne que l’auteur de Y Histoire naturelle ; mais rien n’est moins certain que cette application du passage de CIcomcde, qui ne nomme personne, et n’avait peut-être aucune connaissaucc de h langue latine. Au rcale , ce CLÉ phénomène a été depuis observe’ et très bien expliqué par les aslronoracs. Cléomède lui-même , après l’avoir nié, veut aussi en rechercher la cause ; il croit qu’il n’est pas impossible que le soleil, quoique déjà couché, paraisse encore sur l’horizon , soit que sou image nous soit réfléchie par quelqyo nuage , soit par la même raison qui fait qu’on aperçoit au fond de l’eau une bague qui serait invisible si l’on faisait écouler l’eau du vase. On voit que les idées de Cléomède n’étaient pas bien arrêtées, et qu’en reconnaissant la possibilité d’une réfraction horizontale , il est loin de la donner comme une chose certaine. Au reste, on n’en sera pas surpris, quand on songera que Pto’émce lui - même paraît avoir long- temps ignoré les effets de la réfraction , dont il ne dit pas lui mot dans son Almageste, et dont il n’a parlé que dans son Optique. {Voy, Ptolemee. ) D’ailleurs, Cléomède n’était nullement astronome. Il dit que l’écliptiquc coupe l’équateur et les parallèles les plus voisins sous un angle presque droit , et cet angle, de son temps même , était de moins de vingt-quatre degrés. Il copie les auteurs qui avaient écrit avant lui. Il dit que le nombre des étoiles fixes est infini, que celui des planètes est incoiuiu ; ce qui est assez remarquable ; car tous les astronomes paraissaient alors bien persuadés (pie les planètes étaient au nomhredcsept.il ajoute que le soleil, vu d’une étoile, paraîtrait lui-même comme une étoile ; mais à côté de ces idc( !s justes, on en trouve d’autres qui le sont moins. Sa physique était celle du temps. Il dit que la terre, malgré sa petitesse, sullit à la nourriture de tons les astres, parce qu’elle est d’une densité beaucoup plus considérable. 11 suppose que le rayon de i’.imbre que la lune traverse dans les éclipses est