Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/354

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
338
ALB

d’autres travaux qui montraient la hardiesse de son génie ; aussi le souverain de ce pays le récompensa-t-il d’une manière toute particulière et qui a peu d’exemple : après l’avoir créé chevalier, il lui permit de battre monnaie en son propre nom. On ajoute que la réputation d’Aristotile perça jusqu’en Russie, ou il fut appelé, et qu’il y érigea plusieurs églises. C-n.


ALBERTI (Léandre), né à Bologne en 1479, et mort en 1552, fut dominicain et provincial de son ordre. Ce savant religieux, outre plusieurs vies de saints et autres ouvrages de piété, a composé en italien : 1° une Histoire de Bologne, sa patrie, dont il ne publia que la 1er décade et le 1er livre de la 2e, Bologne, 1541 et 1543. in-4o : les 2e et 3e livres ne furent donnés au public que longtemps après sa mort, par le P. Lucio Caccianemici, qui y ajouta ensuite quelques suppléments ; le reste de ce que Léandre Alberti avait composé est demeuré inédit. 2° Chronique des principales familles de Bologne, Vicence, 1592, in-4o. 3° Description de toute l’Italie. etc., imprimée de son vivant, à Bologne, en 1550, in-fol, et réimprimé plusieurs fois depuis, ouvrage curieux, rempli de recherches, mais dépourvu de critique, et où l’auteur adopte les impostures d’Annius de Viterbe, etc. Ses ouvrages latins sont : 4° de Viris illustribus ordinis prædicatorum, libri sex in unum congesti, Bologne, 1517, in-fol. ; 5° Diatriba de Incrementis dominio Veneti, et de ciaris Viris reipublicæ Venetæ. Ces deux écrits ont été insérés dans le livre de Contarini de Magistratibus et de Republica Venetorum, 2e édition, Luydini Batavorum G-é.


ALBERTI (Salomon), élève de Jérôme Fabricio, à Padoue, naquit à Nuremberg en 1540, professa la médecine à Wittemberg, et mourut à Dresde, en 1600. Il fut, avec Vesale, eustachi, etc., un des fondateurs de l’anatomie dans nos temps modernes. On lui doit les découvertes de la valvule dite de Basilius ; du limaçon de l’oreille[1]. et des conduits lacrymaux ; le premier, il a donné une description exacte des reins et des voies urinaires ; il a beaucoup écrit sur l’anatomie, et on estime encore celui de ses ouvrages intitulé : Historia plerarumque humani corporis partium membratim scripta, Wiltembergœ, 1585. in 8° ; on consulte aussi celui qui a pour titre : Tres Orationes, etc., Norembergœ, 1585, in-8o, où il discute plusieurs questions de physiologie et de matière médicale. Salomon Alberti a aussi traduit en latin quelques ouvrages de Galien ; il professa la médecine à Wittemberg. — Henri-Christian ALBERTI, professeur de médecine à Erfurth, sur la fin du 17e siècle, publia un grand nombre de dissertations sur divers objets de médecine. C. et A-n.


ALBERTI (Chérubino), peintre d’histoire et graveur, né à Borgo San-Sepolcro, en 1552, élève de son père, Michel Alberti. Il fit dans la peinture des progrès attestes par les belles fresques qu’il exécuta à Rome ; mais c’est surtout dans la gravure qu’il s’est acquis de la célébrité ; son œuvre, recherché des amateurs, s’élève à près de cent quatre-vingts pièces, dont soixante-quinze sont de sa composition, et les autres sont gravées d’après Michel-Ange, Raphaël, Polydore de Caravaggio, André del Sarte, etc. : on les reconnait à cette marque AB. Moins pur de dessin, moins expressif que son fameux contemporain Marc-Antoine, Chérubino Alberti n’en est pas moins un de ces graveurs laborieux et doués d’un talent réel, qui, ayant eu le soin de ne travailler que d’après de grands maîtres, méritent la reconnaissance des jeunes artistes, et l’estime des amateurs. Il mourut en 1615, à 63 ans. N-l.


ALBERTI (Valentin), professeur de théologie à Leipsick, né en 1635, à Lehna, en Silésie, et mort à Leipsick, en 1697. On a de lui un grand nombre décrits polémiques contre Puffendorf, Thomasius, le cartésianisme, les Coccejens, et plusieurs adversaires de la communion d’Augsbourg, surtout Bossuet et le comte Léopold de Collonitsch, évêque de Wienerisch-Neustadt. Alberti attaqua aussi, dans plusieurs pamphlets, l’orthodoxie du pieux Spener, ce Fénelon de l’Église luthérienne, accusé, par les théologiens rigoureux de sa communion, de pencher pour le mysticisme. Ceux de ses nombreux ouvrages qui ont été le mieux accueillis par ses contemporains, et le plus fréquemment réimprimés, sont : Compendium jura naturæ (dirigé contre le livre de Puffendorf) et Interesse præcipuarum religionum christian. On a de Valentin Alberti deux dissertations curieuses : de Fide hæreticis servanda, Leipsick, 1662, in-4o. Adelung, qui a donné le catalogue de ses ouvrages, dit que ses poëmes allemands ne sont pas mauvais, en égard à l’imperfection de la langue et au faux goût de son temps. Son portrait a été gravé par Phil. Killian, in-fol. (Voy. Pipping, Memoriœ theologorum nostra ætate clarissimorum Decades t. 5 p. 678, ss.) S-r.


ALBERTI (Michel). Voyez Albert.


ALBERTI (George-Guillaume), prédicateur à Tundern, bourg du Hanovre, naquit en 1723. Après avoir terminé ses études, il séjourna quelques années en Angleterre, et apprit si bien l’anglais, qu’il écrivit dans cette langue un petit ouvrage intitulé : Pensées sur l’Essai sur la religion naturelle de Hume ; il prit, sur le titre, le nom d’Alethophilus Gottingensis. De retour en Allemagne, il publia des Lettres sur l’état de la religion et des sciences dans la Grande-Bretagne, ouvrage plein de traits intéressants et de réflexions utiles, Hanovre, 1752-54 ; ainsi qu’un Essai sur la religion, le culte, les mœurs et les usages des quakers, ib., 1750. Il mourut en 1758. G-t.


ALBERTI (Jean), qui fut d’abord ministre à Harlem, ensuite professeur de théologie dans l’université de Leyde, naquit en 1698, à Asse, au pays de Drente, en Hollande. À l’exemple d’Elsner, de Raphelius, du célèbre Lambert Bos, qu’il avait eu pour maître à l’université de Francker, et de quelques autres théologiens qu’on a nommés philologues sacrés, il recueillit, dans les auteurs profanes, tous

  1. Quelques auteurs pensent que cette découverte apartient aux anciens, et produisent, à l’appui de leur opinon une phrase du livre d’Ocellas Lucanus, de la Nature. C. W-r.