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étoiles fixe, c’est-à-dire d’occident en orient. ─ L’âme est immortelle ; et mobile par nature ; son mouvement est sans fin, comme celui du soleil. ─ L’audition s’opère par le moyen du vide qui est au-dedans de l’oreille ; car il n’y a que les corps vides qui soient sonores. ─ C’est par la chaleur et l’humidité de la langue que. nous discernons les saveurs. — Le siége de l’âme est au cerveau, d’où, par aspiration, nous prenions connaissance des odeurs. ─ C’est la tête qui se forme la première dans le fœtus, et ce fœtus aspire sa nourriture par tout son corps, de même que l’éponge boit le liquide qui l’environne. — Le sommeil est causé par la retraite du sang aux veines confluentes ; et l’éveil, par la diffusion de ce liquide : son absence totale donne la mort. — L’isonomie, ou équilibre des facultés corporelles, c’est-à-dire du chaud, du froid ; de l’humide, du sec ; du doux, de l’amer, etc., constitue la santé : l’équilibre rompu, survient la maladie ; car la faculté prédominante, corrompt toutes les autres. Du reste, la cause des maladies est, efficiente, par une excès de chaleur, de sécheresse ; ou matérielle, par surabondance ou défaut d’un principe alimentaire ; ou hydrostatique, par l’altération ou les perturbations du sang, de la bile, des humeurs ; ou bien, enfin, elle dépend de causes extérieures, par l’influence du climat, des eaux, etc. » D-t.


ALCOCK (Jean), savant et pieux évêque anglais, était né, vers le milieu du 15e siècle, à Beverley, dans le comté d’York. Après avoir étudié à Cambridge, où il prit le degré de docteur, il parvint, par son seul mérite, aux premières dignités de l’Église et de l’État ; il fut nommé successivement évêque de Rochester, de Worcester et d’Ély, ambassadeur près du roi de Castille, et grand chancelier. À ses connaissances littéraires et politiques, il joignait un talent distingué en architecture, attesté par plusieurs beaux édifices élevés sur ses dessins. Ce talent lui valut la surintendance des bâtiments royaux. C’est à lui qu’on doit la fondation du collège de Jésus à Cambridge ; il obtint du roi Henri VII la permission de l’établir dans un couvent, alors habité par des religieuses si connues par leur incontinence, qu’on appelait leur communauté spiritualium meretricum cœnobium, qu’on peut traduire par communauté religieuse de filles publiques. Parmi les écrits qui restent de lui, se trouvent les suivants : 1o  Mons perfectionis ad Carthusianos, Londres, 1501, in-4o ; 2o  Gallicantus ad confrantres suos curatos in synodo apud Barnnell, 25 septembre 1198, Londres, 1498, in-4o ; 3o  Abbatia Spiritas sancti in pura conscientia, fundata, Londres, 1531, in-4o ; 4" Les Psaumes de la pénitence, en vers anglais ; 5o  Homiliæ vulgares ; 6o  Meditiationes piæ, 7o  Le mariage d’une Vierge avec Jésus-Christ, 1486, in-4o. Alcock mourut en 1500, à Wisbeach, et fut enterre dans une chapelle qu’il avait fait bâtir pour lui-même. S-d.


ALCOCK (Jean), docteur en musique, né à Londres le 11 avril 1715, entra, à l’âge de sept ans, comme enfant de chœur à l’église de St-Paul, sous la direction de Ch. King, et lorsqu’il en eut atteint quatorze, on le plaça comme élève sous Stanley, qui, bien qu’il n’eût alors que seize ans, était organiste des églises de St-André, d’Holboin et du Temple, En 1737, Alcock devint organiste de l’église de St-André à Plymouth, dans le Dewonshire. Cinq ans après son arrivée en ce lieu, il fut, invité à prendre possession de la place d’organiste de Reading, où il se rendit au mois de janvier 1742. Celle d’organiste de l’église cathédrale de Lichtfield étant devenue vacante en 1749, on la réunit à celle de premier chantre et de maître du chœur en faveur d’Alcock ; mais en 1760 il se démit de la place d’organiste, ainsi que de celle de maître du chœur, et ne conserva que celle de premier chantre. Il s’était fait recevoir bachelier en musique à Oxford en 1755 ; dix ans après, il prit ses degrés de docteur à la même université. Le reste de la longue carrière de cet homme respectable s’écoula tranquillement à Lichtfield, où il mourut au mois de mars 1806, âge de 91 ans. Il n’avait cessé jusqu’au dernier moment de remplir avec exactitude les devoirs de sa place, quoique le doyen de Lichtfield l’eût invite plusieurs fois à prendre quelque repos. Pendant son séjour à Plymouth, il avait publié six suites de leçons de piano et douze chansons. Ces ouvrages furent suivis de six concerts pour divers instruments, d’une suite de psaumes, antiennes et hymnes composés pour les enfants de la Charité, et d’une collection d’anciens psaumes à quatre parties ; le tout publié à Reading. Une collection de trente-six antiennes de sa composition parut en 1771. Vingt ans s’écoulèrent entre cette publication et celle de son Harmonia festi, collection de canons, airs et chansons. Alcock ayant recueilli cent six psaumes de divers auteurs, les arrangea à quatre parties et les publia en 1802, sous le titre de : Harmony of Sion.. Outre ces ouvrages, les catalogues de Preston et de Cahusae indiquent encore les suivants ; 1o  Te Deum and Jubliat ; 2o  Magnificat et. Nunc dimittis, 1797 ; 3" Stricke ve Seraphic hosts, hymn for christmas Day ; 4o  Trois trios pour deux violons et basse. F. t-s.


ALCUIN, écrivain célèbre du 8e siècle, né dans le comté d’Yorek vers 733, ou, selon d’autres, près de Londres, fut élève par le vénérable Bède, et par Ecberi archevêque d’Yorek dont il fut le bibliothécaire, et devint abbé de Canterbéry. Sa réputation passa les mers ; Charlemagne, qui avait eu occasion de le voir à Parme, l’engagea à venir en France, et, pour l’y fixer, lui donna les abbayes de Ferrières en Gâtinais, de St-Loup à Troyes, et le petit monastère de St-Josse. Voulant le tenir auprès de sa personne, il le fit son aumônier. et prit de lui des leçons de rhétorique, de dialectique et des autres arts libéraux. C’est de cette époque (78O) qu’il faut dater l’établissement de l’école nommée Palatine, parce qu’elle se tenait dans le palais même où, sous la direction d’Alcuin. les plus habiles instituteurs du temps formaient l’élite de la jeunesse de l’empire ; école qui fleurit sous ses successeurs, et à laquelle l’université de Paris se rattache par une succession de maîtres non interrompue. À cette école, Alcuin joignit une bibliothèque et une sorte d’académie, dont Charlemagne ne dédaigna pas de faire partie, et