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au revers, était une Minerve posant une couronne sur la tète d’un génie, avec ces mots sur Pexergue : Te digna gloria manet. Desgranges passa neuf années dans cette ville hospitalière ; il y épousa une veuve qui avait deux jeunes filles de son premier mariage. Enfin le règne de la terreur ayant cessé en France, l’amour de la patrie Py rappela ; il revint, en 1802, à Lyon où la confiance de ses concitoyens l’attendait. Il fonda la société de médecine dont il devint dans la suite président temporaire. Il fut un de ceux qui contribuèrent le plus à propager en France la vaccine, contre laquelle s’étaient élevés des préjugés opiniåtres. Desgranges perdit sa femme, mais il lui restait deux belles filles qu’il avait élevées comme ses propres enfants et qu’il maria très-avantageusement. Au milieu des grands travaux de son état, il fut atteint d’une maladie longue et douloureuse qui termina son honorable carrière le 23 septembre 1831. Il a enrichi les journaux de médecine d’1m grand nombre d’opuscules, fruits d’une pratique éclairée et d’une observation très-judicieuse. Les principaux sont : 1° Letfre zi M. Prost-de-Royer sur les moyens de rappeler à la vie les enfants qui paraissent mortsnés, 1779 ; 2° Dissertation inaugurale sur les tumeurs fongueuses et fongosités de la dure-mère, Lyon, 1779 ; 3° Réflexions sur la section de la symphise du pubis, Lyon, 1782 ; 4° Mémoire et observations sur l’introversion et la rétroversion de la matrice, excellent travail qui fut couronné par l’Académie de chirurgie de Paris, 1783. 5° Sur l’emploi de l’alcali volatil dans le traitement des maladies vénériennes, 1786 ; 6° Mémoires sur les moyens de perfectionner les établissements des secours pour les noyés, 1790 ; 7° Adresse patriotique aaa : officiers de santé militaires de l’Helvétie, Lausanne, 1797 ; 8° Mémoire et observations sur la vaccine, 1803 ; 9° Observations et remarques sur Forigine des maladies de poitrine, Montpellier ; 10° Observations et remarques pratiques sur l’administration du seigle ergoté contre l’inertie de la matrice dans la parturition, Montpellier, 1822. 11° Observations sur le pouvoir ou l’influence de l’imagination chez les femmes enceintes sur le fœtus. Les journaux de médecine de Paris et de Montpellier et les actes de la société de médecine de Lyon contiennent encore un grand nombre d’observations intéressantes de ce médecin laborieux. Peu de jours avant sa mort, il confia divers manuscrits au docteur J.-P. Pointe, qui à son tofu* a déclaré qu’en mourant il léguerait à la ville de Lyon et les manuscrits de Desgranges, et tous les autres qu’il posséderait à son décès. Ce même docteur Pointe a prononcé un éloge historique de Desgranges, imprimé à Lyon en 1831, in-8°. Oz-m.


DESGRANGES(le P. Micasa). Voyez Dacassces.


DESGRAVIERS (Aucusrnv-Cumna Lacour :- :), ainsi nommé d’une terre que sa famille possédait en Normandie, naquit à Paris le 7 mai 1749. Destiné par son père, conseiller au parlement de cette ville, à suivre la même carrière, Desgraviers, qui DES - 501

déjà a ait prêté serment comme avocat, en fut détourné par le dernier prince de Conti, qui le nomma, en 1770, son gentilhomme d’honneur et lui fit donner, en 1788, la croix de St-Louis, avec le grade de lieutenant-colonel de dragons. Le chevalier Desgraviers, à l’exemple du prince de Conti, n’émigra point, et il traversa tous les orages de la révolution. Arrêté comme suspect en 1793, puis rendu a la liberté, il ne se détermine à quitter la France que lorsque le prince, après une longue détention, en fut exilé par suite des événements du 18 fructidor. Il le suivit d’abord en Espagne, puis ’en, Allemagne, l’aidant de ses soins personnels et de sa bourse. Il rentra même plusieurs fois en France pour solliciter l’exécution des engagements que le gouvernement républicain avait contractés avec ce prince, lorsque ses propriétés furent confisquées. Mais, en 1813, le ministre de la police le fit arrêter avec sa femme ; et ils furent détenus au secret pendant un mois, lui à la Force, et madame Desgraviers aux Madelonnettes, comme prévenus de manœuvres contre la sureté de l’État. Le prince de Conti récompensa la fidélité de Desgraviers, en l’instituant son légataire universel. Ce fut en cette qualité que, sous la restauration, Desgraviers assigna le roi Louis XVIII par-devant les tribunaux pour obtenir le paiement des sommes encore dues sur le prix du domaine de l’île-Adam, que le prince de Conti avait vendu, par acte du 7 octobre 1783, à ce prince, alors comte de Provence. Ce domaine avait été confisqué au profit de la nation par le décret du 16 juin 1793 ; et, par un autre décret du 12 août 1794, le service des pensions et des rentes qui formaient une partie du prix avait été mis à la charge de l’État. Desgraviers, défendu par M. Dupin ainé, succomba en première instance, triompha en appel, et perdit définitivement en cassation, à la majorité, a-t-on assuré, d’une seule voix. Ce procès fit grand bruit, soit pour l’importance de l’objet, soit en raison de la qualité des parties. Sous le titre d’Affaire de M. le chevalier Desgraviers contre le roi en la personne de son procureur, in-8°, on a recueilli les pièces suivantes qui ont aussi été publiées et distribuées à part : 1° Plaidoyer devant le tribunal de première instance, 1820 ; 2° Notes sommaires sur le jugement de première instance ; 3° Enoncé de la plaidoirie prononcée devant la cour royale ; 4° Réplique de M. Dupin pour M. le chevalier Desgraviers, légataire universel de feu Son ’Altesse Seigneuriale le prince de Bourbon-Conti, prince du sang, contre leroi en la personne de son procureur, recueillie par les sténographes, avec les pièces justificatives, Paris, janvier 1821. Desgraviers mourut à Paris le 20 novembre 1822, peu de jours après le jugement définitif. Il a composé : 1° (avec son frère) L’Art du valet de limier, 1785, in-12 ; 2° édition sous ce titre : Essai de vénerie, ou l’Art du valet de limier ; suivi d’un traité sur les maladies des chiens et de leurs remèdes, d’un vocabulaire des termes de chasse, et placements de relais dans les /’orits qui —