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semblante avec le Cercle de Poinsinet. Garçam était un des poëtes portugais le plus propre à introduire dans sa nation le goût de la bonne école ; et, sans le malheur qui lui arriva dans la force de son talent, il aurait sans doute réalisé de si belles espérances. B—ss et B-s.

    1. GARCÈS ##

GARCÈS (Jours), dominicain espagnol, et premier évêque de Tlascala au Mexique, naquit en Aragon, d’une famille noble, en 1152, selon quelques écrivains, mais plus probablement en 1160. Ses supérieurs, lui trouvant d’heureuses dispositions pour les sciences, l’envoyèrent à Paris achever ses études à l’université ; il y prit le honnet de docteur dans la faculté de théologie ; et, à son retour en Espagne, ses supérieurs le destinèrent d’abord à l’enseignement, et lui tirent professer la théologie en divers couvents de sa province. Cette occupation ne suffisant point à l’ardent désir que Garcès avait de se rendre utile, il se livra à la direction des consciences et à la prédication ; il exerça ce dernier ministère pendant plus de cinquante ans, avec un applaudissement général et avec tant de truit que l’évêque de Burgos, Fonseca, l’attacha en qualité de prédicateur à son diocèse, et le prit pour confesseur. Charles-Quint, informé des succès de Carcès, voulut l’entendre et en fut si content, qu’il le lit son chapelain et prédicateur de la cour. Bientôt après, songeant à établir un évecbé il Tlascala, province du Mexique nouvellement conquise, ce prince jeta les yeux sur Garcès pour remplir ce siége, et l’y nomma par un brevet du 6 septembre 1519 ; mais des difficultés s’étant élevées à Rome sur cette érection, l’allaite demeura supendue pendant plusieurs années ; enfin, le siége se trouvant érigé canonique ment, Garcès fut sacré en 1527. Deux ans se passèrent encore avant qu’il pdt se rendre à Tlascala ; il était alors presque septuagénaire ; il ne faisait assez de cas ni des titres, ni des honneurs, ni de la gloire mondaine, pour que ces avantages influassent sur sa détermination : mais il y avait du bien à faire ; les Indiens étaient encore enveloppés des ténèbres de l’idolâtrie, et ils avaient tout à souffrir des excès de leurs farouches vainqueurs ; ce courageux vieillard n’hésita point. Il partit accompagné d’un religieux de son ordre. Les Indiens trouvèrent dans Garcès un zélé missionnaire qui les instruisit, et un père qui s’occupa de soulager leurs maux. Pour lui, il ne perdit rien de la modeste simplicité dont il avait fait la règle de sa vie : un chapelain, deux domestiques, une pauvre indienne, composèrent toute la maison du prélat. Économe sévère en tout ce qui le regardait, sa libéralité envers les pauvres n’avait point de bornes. Dieu sembla prolonger ses jours pour le bonheur de ce pauvre peuple. Il passa encore près de vingt ans avec les ludiens, sans cesse occupé de bonnes œuvres. Parvenu à l’âge d’environ 90 ans, il iut pris d’une lièvre aiguë, et mourut saintement vers Pan 1547, pleuré et Nfifetté de ses chers ln-GAR 551

diens, dont il n’avait rien négligé pour adoucir le sort. Augustin Davila y Padilla et François Diégo, de l’ordre de St-Dominique, ont écrit la vie de ce saint évêque ; le premier, dans son Histoire de la province du Mexique, et l’autre dans celle d’Aragon. On a de Carcès : 1° une Épüre à N. S. P. le pape Paul III, en fiweur des Indàms. Il y peint en traits frappants la malheureuse condition de ces peuples, et cherche à leur concilier la bienveillance et l’intérêt du pontife, par tout ce que la charité, l’humanité et la justice peuvent inspirer de plus touchant. Padilla a inséré cette lettre dans son histoire, et en a donné une traduction en espagnol. 2° Noter : ur tous les ou. vrager de St-Augustin, écrites de la main de Garcès sur les marges d’une édition de ce Père. Garcès, en mourant, le ua cet exemplaire au couvent de Tlascala, où il gut conservé. L—v.

    1. GARCIA ##

GARCIA ou GARClAS’ll, roi de Navarre, naquit à Tudela en 958 ; il succéda à son père, Sanche ll, en 994, suivit les guerres que ce monarque avait entreprises contre les Maures, et remporta sur eux plusieurs avantages. Il fut nommé le Trembleur. non qu’il manquat de courage, mais parce qu’il tremblait effectivement lorsqu’on lui mettait la euirasse un jour de combat. C’est à lui que l’on doit ce bon mot, attribué depuis à tant d’autres : « Mon corps tremble des « périls ou mon courage va le porter. » Mais ce tremblement n’était autre chose qu’une espèce de convulsion, causée par l’agitation ou se trouvait son esprit guerrier, impatient de voler aux combats. Cependant, malgré tous ses succès, Garcia, ainsi que tous les autres princes chrétiens, avait un grand ennemi à craindre : c’était le redoutable Almansor. Ce prince avait en peu de temps repris la plupart des pays que les chrétiens avaient conquis sur les Maures, et menaçait de faire arborer dans toute l’Espagne l’étendard de Mahomet. Garcia se ligua alors avec don Bermudo, roi de Léon, et le comte de Castille ; ces trois princes gagnèrent, en 998, la fameuse bataille de Calacanaçor, où Almansor fut vaincu pour la seconde fois, et laissa sur le champ de bataille cinquante mille des siens. Garcia mourut peu de temps après (en 1001), après un règne de six ans et quelques mois, pleuré de ses soldats, qui Faimaient, et du clergé, en faveur duquel il avait fait de nombreuses fondations, mais peu regretté de ses peuples, qu’il avait chargés d’impots pour fournir à ses profusions. B-s.

    1. GARCIA ##

GARCIA lf’ ou GARCIAS l*`EllNAN.DEZ, comte de Castille, naquit à Burgos en 958, et succéda à son père, Fernand-Gonzales, en 970. Il commença son règne par un trait de générosité envers les turbulents comtes de Vela : cette famille avait eu des prétentions au pouvoir suprême, lors même que l’autorité fut conférée, pour la première fois, aux juges de Castille, Laïn Galvez et Nuno llasura. Ennemis déclarés. de leurs maîtres légitimes, les comtes de Vela, très-puissants par eux-mêmes,