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AQU

Dans cet écrit, où il s’acquitte envers son bienfaiteur de la reconnaissance qu’il lui devait, il parle de deux autres ouvrages qu’il avait composés, l’un imprimé et tiré des rabbins, intitulé : Examen mundi ; l’autre, qu’il était près de mettre au jour sous ce titre : de utraque Politia judaica tam civili quam ecclesiastica. On a encore de lui : Discours du Tabernacle et du Camp des Isralétites, Paris, 1623, in-4o ; Discours des Sacrifices de la Loi mosaïque, Paris, 1624, in-4o ; Interprétation de l’Arbre de la cabale des Hébreux, Paris, in-8o, sans date ; Voces primigeniæ seu Radices græcæ, Paris, 1620, in-16. — Son fils, Louis d’Aquin, né à Avignon en 1600, pensionné comme lui par le clergé, fit aussi sa principale étude de la science rabbinique, et se rendit très-habile dans les langues orientales. Il traduisit en latin le commentaire de Levi ben Gerson sur Job, Paris, 1622, in-4o, et le commentaire sur Esther, qu’il enrichit de notes. — Antoine d’Aquin, premier médecin de Louis XIV, mort en 1696, était petit-fils de Philippe, et père de Louis d’Aquin, éveque de Fréjus. J-n.


AQUIN (Louis-Claude d’), fameux organiste, ne à Paris le 1er juillet 1691, mort le 15 juin 1772. Ses dispositions, secondées par les leçons du musicien Bernier, le tirent regarder comme un petit prodige, puisqu’à l’âge de six ans il étonna Louis XIV, devant qui il toucha du clavecin, et que, deux ans après, il cessa d’avoir des maîtres. Nommé organiste du Petit-St-Antoine à l’âge de douze ans, il fit admirer son exécution facile et brillante ; il concourut, en 1727, pour l’orgue de St-Paul, et l’emporta sur Rameau, qui depuis acquit tant de célébrité comme compositeur de musique dramatique. En 1739, le roi le nomma l’un des organistes de sa chapelle. On assure que le célèbre Haendel vint en France exprès pour entendre d’Aquin. On a de cet organiste deux recueils gravés, l’un de Pièces de clavecin, l’autre de Noëls. P-x.


AQUIN de Château-Lyon (Pierre-Louis), fils du précédent, et bachelier en médecine, mourut vers 1797, après avoir publié : 1° Contes mis en vers par un petit cousin de Rabelais, 1775, in-8o. 2° Lettres sur les hommes célèbres dans les sciences, la littérature et les arts, sous le règne de Louis XV, 1752, 2 vol. in-12 ; reproduits en 1753, sous le titre de Siècle littéraire de Louis XV. 3° Lettres sur Fontenelle, 1751, in-12. 4° Observations sur les Œuvres poétiques de M. de Caux de Cappeval, 17541, in-12. 5° La Pleyade française, ou l’Esprit des sept plus grands poëtes, 1754, 2 vol. in-12. 6° Semaine littéraire, 1759, 4 vol. in-12 (en société avec de Caux). 7° Idée du siècle littéraire présent, réduit à six vrais auteurs, in-12, sans date. Ces vrais auteurs sont : Gresset, Créhillon, Trublet, Fontenelle, Montesquieu, et un sixième dont l’article est intitulé : Auteur à deviner. On attribue aussi cet ouvrage à l’abbé Blanchet. 8° Poésies de Laissez, 1755, in-8o. 9° Satire sur la corruption du goût et du style, 1759, in-8o. 10° Almanach littéraire, ou Étrennes d’Apollon, 1777-93, 17 vol. petit in-12 ; quelques volumes sont sous le nom d’un Cousin de Rabelais, d’autres sous le nom de Rabelais d’Aquin. C.-J.-B. Lucas-Rochemont a ajouté 4 volumes à cette collection, 1801-1811. Ces 21 volumes sont un recueil de pièces en vers et en prose. Un 22e volume, ne contenant que des poésies, a été publié par Millevoye, Paris, librairie économique, 1806. 11° Éloge de Molière, en vers, avec des notes curieuses, 1775, in-8o. 12° Quelques autres ouvrages, qui, comme ceux que nous venons d’indiquer, prouvent peu de talent, et eurent peu de succès. Aussi, faisant allusions la profession de son père, a-t-on dit :

On souffla pour le père, on siffla pour le fils.

A. B-t.


AQUINO (Charles d’), jésuite, né à Naples en 1654, professa la rhétorique à Rome avec beaucoup d’éclat, fut ensuite recteur du collège de Rivoli, et revint à Rome, où il mourut en 1740. Il était de l’académie des sciences, et de celle des Arcades. Ses ouvrages, écrits en latin, sont estimés, tant par le choix des sujets que par le style et l’érudition qu’il a su y répandre. Les principaux sont : 1° trois volumes de poésies, Rome, 1702, parmi lesquelles on remarque un Anacreon recantatus, c’est-à-dire des odes édifiantes que l’auteur a cru devoir opposer, comme antidote, aux odes érotiques du poëte grec. 2° Orationes, Rome, 1704, 2 vol. in-8o, dont le 1er contient des oraisons funèbres, et le 2e, des harangues sur divers sujets. 3" Lexicon militare, Rome, 1707, in-fol., réimprimé en 1739. Outre l’explication des termes militaires, on trouve dans ce dictionnaire un grand nombre d’observations qui servent à éclaircir les écrivains anciens et modernes, et de savantes dissertations. 4° Une histoire de la guerre de Hongrie, sous le titre de Fragmenta historiæ de bello Huugariæ, Rome, 1726, in-12. L’auteur fut forcé d’abandonner cet ouvrage, faute d’avoir reçu les mémoires qu’on lui avait promis ; il n’en reste que quelques parties où l’on trouve une description géographique de la Hongrie, l’histoire de la nation hongroise jusqu’au règne de Leopold, et le commencement des troubles excités par Emeric Tékéli. 5° Une traduction en vers latins de la Divine Comédie du Dante, Naples, 1728, in-8o. 6° Nomenclator Agriculturæ, Rome, 1736, in-4o. C’est un dictionnaire de tous les termes d’agriculture employés par les auteurs latins qui parlent de cette science. Cet ouvrage est terminé par un index méthodique dans lequel tous les termes sont rangés sous vingt classes assez bien déterminées. G-s.


ARAB-SCHAH (Ahmed Ben), historien arabe, est auteur d’une vie de Tymour (Tamerlan), ouvrage estimé, intitulé : les Prodigieux Effets des décrets divins dans les affaires de l’amour. Le style ne nous semble pas mériter les éloges pompeux qu’en ont faits quelques orientalistes ; l’auteur, il est vrai, étale tout ce que l’imagination a de plus brillant, accumule les figures les plus exagérées, mais il s’étudie continuellement à employer des mots a double sens, et dont la signification est très-difficile à saisir. Il n’est donc pas étonnant que les traductions qu’on a faites de cette histoire, qui doit être lue dans la langue originale, soient très-fautives. Golius en a publie le texte à Leyde en 1636, et Vatier, une