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sertations sur Épictéte et sa philosophie, dont nous n’avons que 4 livres, de 8 qu’il avait faits. (Voy. Épictète.)[1] 2o Sept livres des Expéditions d’Alexandre. Cet ouvrage, écrit d’après les relations, perdues pour nous, d’Aristobule et de Ptolémée qui accompagnèrent ce prince dans toutes ses entreprises, est très-estimé[2]. Photius pense qu’Arrien doit être rangé parmi les meilleurs historiens. C’est le seul de tous les historiens d’Alexandre qui ait écrit d’une manière raisonnable : à peine trouve-t-on dans son histoire un seul événement miraculeux qui puisse la rendre suspecte, si on veut excepter quelques prédictions d’Aristandre, avec le conte de ces deux fontaines nouvelles d’eau et d’huile, qui parurent auprès du fleuve Oxus, aussitôt qu’Alexandre y fut campé. Un second ouvrage d’Arrien, les Indiques ou Traité des singularités naturelles de l’Inde, en 1 seul livre, écrit en dialecte ionien, offre de précieux renseignements sur l’Inde et ses habitants, et sert de complément aux Expéditions d’Alexandre. « Tous les voyages des Indes orientales faits depuis cinquante ans, écrivait la Mothe le Vayer, déposent de la vérité des descriptions d’Arrien. » « Une circonstance, ajoute D. Vincent, qu’il faut remarquer à la gloire d’Arrien et qui lui fut particulière, c’est qu’on a mieux apprécié le mérite de sa relation chaque fois qu’on a porté un œil plus attentif sur les événements dont il nous a transmis le souvenir. À mesure qu’on s’est éclairé en Europe sur l’état de l’Inde, on a reconnu l’exactitude de ses recherches historiques ; de même aussi, plus les bornes des connaissances géographiques ont été reculées, plus on l’a trouvé vrai dans les éclaircissements qu’il fournit, plus on s’est convaincu de l’excellence des sources dans lesquelles il a puisé. » Ces deux ouvrages sont ordinairement réunis ; les meilleures éditions sont celles de Jacques Gronovius, grec-latin, Leyde, 1704, in-fol. ; celle de Raphelius, grec-latin, Amsterdam, 1757, in-8o ; celle de Schmieder, qui a publié les 7 livres des Expéditions d’Alexandre, Leipsick, 1798, in-8o, et les Indiques, Halis Magdeburgicis, 1798, in-8o. Cette édition est très-estimée[3]. Perrot d’Ablancourt a donné une traduction française des Expéditions d’Alexandre. (Voy. Perrot.) P. Chaussard en a donné une nouvelle traduction, avec des commentaires, Paris, 1802, 3 vol. in-8o, et atlas[4]. 4o Un Périple du Pont-Euxin, adressé à l’empereur Adrien. 5o Un Périple de la mer Érythrée, que quelques savants veulent lui ôter, mais qui parait de lui : ces deux ouvrages se trouvent en grec et en latin dans le 1er volume des Petits Géographes d’Oxford. 6o Deux traités sur la Tactique. 7o Un traité sur la Chasse, pour servir de supplément à celui de Xénophon : ce traité a été traduit en français par Fermat, Paris, 1680, in-12, et par Gail, Paris, 1801, in-18. 8° De la manière de faire la Guerre aux Alains. Ces cinq derniers traités, ainsi que le Manuel d’Épictète, se trouvent réunis dans le recueil intitulé : Fl. Arriani tactica Acies contra Alanos, etc, grec-latin, cum notis variorum, ed. Nic. Blancardo, Amsterd., 1683 ou, avec le titre seulement de changé, 1750, in-8o. — Un poëte du nom d’Arrien florissait sous Auguste et sous Tibère. — On cite un autre historien grec également nommé Arrien qui a parlé dans ses ouvrages des empereurs Maxime et Balbin. On ne sait pas précisément dans quel temps il a vécu. C-r.


ARRIGHETTI (Philippe), gentilhomme florentin, né en 1582, fit ses études dans l’université de Pise, et ensuite dans celle de Padoue, où il apprit la langue grecque, la philosophie d’Aristote et de Platon, sous les plus célèbres professeurs : il prit ses degrés en théologie dans l’université de Florence. Peu après, le pape Urbain VIII le nomma chanoine pénitencier de la cathédrale de la même ville ; il fut ensuite examinateur synodal jusqu’à sa mort, arrivée le 27 novembre 1662. Arrighetti était un des membres les plus distingués de l’académie Florentine, et de celle des Alterati, dans lesquelles il prenait le nom de Fiorito, et pour devise un raisin en fleur avec ces mots grecs : ΔΟΤΕ AΥΑΙΟΝ. Il n’a rien publié ; ses différents ouvrages sont restés manuscrits. Negri en a donné la liste, Istor. degli Scrittori Fiorentini, p. 166. On y distingue : 1o la Retorica d’Aristotile, expliquée en cinquante-six leçons ; 2o la Poëtica d’Aristotile, traduite, expliquée et récitée dans l’académie des Svogliati de Pise ; 3o Quattro Discorsi accademici, cioè del Piacere, del Riso, dell’ Ingegno, e dell’ Onore, récités dans l’académie Florentine ; 4o Sermoni sacri, volgari, e latini, prononcés dans diverses églises ou assemblées de Florence ; 5o Vita di S. Francesco Saverio, extraite de la relation faite dans le consistoire par François-Marie, cardinal del Monte, etc. G-é.


ARRIGHETTI (Nicolas), né à Florence, où il mourut en 1659, se distingue dans plusieurs genres de littérature, et principalement dans les mathématiques, dans la philosophie platonique, dans les sciences naturelles, et dans les belles-lettres. Il fut un des plus illustres élèves du célèbre Galilée, et il remplit une place distinguée dans l’académie floren-

  1. Ce monument précieux pour l’histoire de la philosophie a été traduit en latin par Politien, et plus tard dans la plupart des langues modernes. Le Manuel d’Épictète est dédié à M. Val Messalinus, qui fut consul l’an de Rome 900. Il a été commenté par Simpliclus. (Voy. ce nom.) C. W-r.
  2. Ce monument précieux pour l’histoire de la philosophie a été traduit en latin par Politien, et plus tard dans la plupart des langues modernes. Le Manuel d’Épictète est dédié à M. Val Messalinus, qui fut consul l’an de Rome 900. Il a été commenté par Simpliclus. (Voy. ce nom.) C. W-r.
  3. Les Expéditions d’Alexandre ont été traduites en italien par Ramusio, en anglais par Brook et par Harris. La plus ancienne version française est celle de Claude Witart, 1581, in-4o C-W-R.
  4. Cette traduction est supérieure à celles qui l’ont précédée. Elle a été réimprimée par M. Buchon dans la collection du Panthéon littéraire. C. W-r.