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ASI

passa de là à Worcester, où il fut fait capitaine dans l’armée royale, et contrôleur de l’artillerie. Après la défaite du parti royaliste, Ashmole revint à Londres, où il se trouva lié avec le fameux Lilly et quelques autres astrologues anglais qui lui inspirèrent le goût de l’alchimie. Il publia en 1650 un traité du docteur Arthur Dée sur la pierre philosophale, ainsi qu’un autre traité sur le même sujet, par un auteur inconnu, sous le titre de Fasciculus chemicus, ou Collections chimiques, etc., mis en anglais par Jacques Hasolle, ou le Mercuriophile anglais, Londres, 1650, in-12. Il publia ensuite le Theatrum chemicum britannique, contenant différents poëmes des fameux philosophes anglais qui ont écrit dans leur vieux langage sur les mystères hermétiques, fidèlement recueillis en un volume, et accompagnés de notes, par Élie Ashmole, ou le Mercuriophile anglais. Londres, 1652, in-4o. Ce recueil fut suivi, en 1658, de la publication d’un volume in-4o, intitulé : le Chemin du bonheur, en 3 livres. Ce dernier traité, qui n’était point l’ouvrage d’Ashmole, mais auquel il avait ajouté une préface, roule également sur la pierre philosophale ; mais il se livra ensuite à des travaux plus utiles et plus estimables, et commença a recueillir les matériaux de son histoire de l’ordre de la Jarretière, imprimée pour la première fois, en 1672, en 1 vol. in-fol., et intitulée : Institution, lois et cérémonies de l’ordre illustre de la Jarretière. Charles II, rétabli sur le trône, le nomma, en 1660, héraut d’armes de Windsor, et secrétaire de Surinam, en 1662. La société royale de Londres l’avait admis l’année précédente au nombre de ses membres. Il mourut, le 18 mai 1692, âgé de 75 ans, laissant à l’université d’Oxford, pour laquelle il avait une affection particulière, ses manuscrits et sa bibliothèque. Il avait donné à cette université, en 1683, une riche collection d’objets rares et curieux, qui ont été déposés dans le magnifique cabinet ou muséum qui porte son nom. Ashmole a encore laissé quelques ouvrages manuscrits, dont plusieurs ont été imprimés après sa mort, tels que des mémoires sur sa vie, publiés par Charles Burman, Londres, 1717, in-12. X-s.


ASTHDN (Charles), prêtre anglais et principal du collège de Jésus à Cambridge, vers l’an 1701, est regardé comme un des plus savants critiques de son temps. On a de lui divers ouvrages publiés sans nom d’auteur, parmi lesquels on remarque : 1o Locus Justini martyris emendatus in Apol. 1, p. 11, edit. Thirlhy, 1744 ; 2o Cicéron et Hirtius conciliés sur le temps du départ de César pour la guerre d’Afrique, avec une explication de l’ancienne année romaine, réglée par Jules César ; 3o Orig. de oratione ; 4o Hieroclis in aurea carmina Pythagorea Comment., Londres, 1712, in-8o. X-s.


ASIATICUS fut dans sa jeunesse l’esclave de Vitellius et l’agent de ses infâmes plaisirs. L’esclave se dégoûta du maître : celui-ci le fit arrêter et mettre aux fers ; mais bientôt après il lui rendit la liberté, et l’associa de nouveau à ses plaisirs. Fatigué de ses vices, il le vendit, le reprit ensuite et l’affranchit, lorsqu’il eut le gouvernement de la Germanie. Dans les premiers joins de son règne, son armée lui ayant demandé pour Asiaticus la dignité de chevalier, Vitellius repoussa cette injurieuse adulation, puis, par un effet de la mobilité de son esprit, il accorda, dans le secret de sa débauche, ce qu’il avait refusé publiquement, et décora Asiaticus de l’anneau de chevalier. Il paraît que ce favori usa insolemment de sa puissance. Après la mort de Vitellius, il expia ses succès par le supplice des esclaves, l’an de Rome 820. Q-R-y.


ASINARI (Frédéric), noble d’Asti, en Piémont, comte de Camerano, florissait vers 1550 ; il s’adonna de bonne heure aux armes, et fut envoyé par le duc de Savoie, avec quatre cents arquebusiers, au secours de Maximilien II, lorsque celui-ci tenait la diète, pour s’opposer aux victoires et aux troupes de Soliman. J.-J. Lucchio, dans son Sylloge numismatum elegantiorum, Argentinæ, 1620, in-fol., prétend que c’est en cette occasion que fut frappée une médaille qui représentait, d’un côté, Asinari en habit militaire, avec cette inscription : Fridericus Asinarius co. Camerini ; et au revers, Diane allant à la chasse, sonnant du cor qu’elle tient dans la main droite, et dans la gauche portant son dard. Asinari faisait ses délassements de la poésie, et soumettait ses compositions au jugement du célèbre Annibal Caro ; elles se trouvent répandues dans divers recueils : 1o deux sonnets dans la seconde partie de la Seclta di rime di diversi eccellenti Poeti, publiée par Zabata, Gènes, 1579, in-12. 2o Quatre canzoni et un sonnet dans la deuxième partie des Muse Toscane, recueillie par Gherardo Borgogni, Bergame, 1594, in-8o. 3o Quatre-vingt-deux pièces, consistant en sonnets, canzoni, madrigaux, etc., dans les Rime di diversi illustri Poeti, données par le même Borgogni, Venise, 1599, in-12, etc., etc. Asinari avait composé plusieurs autres ouvrages, qui sont restés manuscrits. La bibliothèque de Turin possède : 1o Vari Sonetti e Canzoni ; 2o il Tancredi, tragedia ; 3o Tre libri delle Transformazioni ; 4o Tre libri dell’ Ira d’Orgando. Les mêmes poésies se trouvent encore parmi les manuscrits de la bibliothèque St-Marc, à Venise. La tragédie de Tancredi, notée ici no 2, a été imprimée à Paris, 1587, in-8o, sous le titre de Gismonda, nom de l’un des personnages, et attribuée à Torquato Tasse : l’année suivante on corrigea cette erreur dans une édition faite la Bergame, 1588, in-4o ; mais on se trompa encore, en attribuant le Tancredi à Ottavio Asinari, conte di Camerano, parent de Frédéric Asinari, qui fait le sujet de cet article ; et Gherardo Borgogni, qui en fut l’éditeur, ignora ou feignit d’ignorer la première édition de Paris, comme on le voit par son épître dédicatoire, adressée au comte J.-B. Borromeo. G-é.


ASINÉE. Voyez Anilée.


ASINIUS POLLIO. Voyez Pollion.


ASIOLI (Boniface), compositeur musicien, naquit à Correggio, le 30 avril 1769, et reçut, des l’âge de cinq ans, des leçons de musique. Il avait à peine atteint sa treizième année que déjà il avait composé trois messes, divers morceaux de musique d’église, un concerto pour le piano avec accompagnement