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les mouvements de la population. Il mourut d’un excès de travail, et fut vivement regretté, à cause des grandes espérances qu’il donnait, et de l’aménité de son caractère. Ses connaissances étaient très-étendues dans d’autres sciences, comme en physique ; mais il avait un zèle extraordinaire pour propager le goût de celle-ci, et il était parvenu a l’inspirer aux princes de la maison royale, et même aux courtisans. C-s-a.


ASTARITA (Janvier). compositeur de musique dramatique, né à Naples vers 1719, jouit d’une glande réputation, en Italie principalement, et réussit dans le genre comique. Dans le cours de sept années, il écrivit plus de quatorze opéras. Celui de Circé et Ulysse eut un succès prodigieux non-seulement en Italie, mais en Allemagne où il fut représente en 1787. On connaît de lui : la Contessa di Bimbinpoli, 1772 ; I Visionarii, 1772. Finezza d’amore, o la farsa non si fa, mà si prova, 1773. Il Marito che non ha moglie, 1774. I Filososi imaginarii, 1788. La Contessina e il Principe ipocondriaco, 1774. La Critica teatrale, 1775. Il Mondo della luna, 1775. La Dama imoginaria, 1777. L’Isola di Bingoli, 1777. Armida, 1777. Nicoletta bella vita, 1779. Dans l’automne de 1791, il donna à Venise : i Capriccii in amors ; et au carnaval de 1792 : il Medica parigino, dans la même ville. Gerber (Neues Biogr. Lex. der Tonkünstl.) cite aussi de cet auteur : la Molinara, opéra buffa, 1783, à Ravenne ; il Divertimento in campagna, opéra buffa, 1785, à Dresde ; il Francese bizzarro, opéra buffa, 1786, ibid. ; il Perruchiere, 1793, à Berlin. Astarita est mort dans les premières années du 19e siècle[1]. F-t-s.


ASTELL (Marie), savante anglaise, née à Newcastle, sur la Tyne, en 1668, était fille d’un négociant de cette ville. Un ecclésiastique, son parent, se chargea de son éducation. Instruite dans la philosophie, les mathématiques, la logique, et dans les langues grecque, latine et française, elle vint a Londres à l’âge de vingt ans, Elle y publia divers ouvrages, dont les principaux sont : 1° Lettres concernant l’amour divin, 1695, in-8o ; 2° Essai de défense du sexe féminin, 1696 ; 3° Proposition sérieuse, adressée aux femmes, contenant une méthode pour le perfectionnement de leur esprit, in-12, 1697 ; 4° Réflexions sur le Mariage, 1700 et 1705, in-8o ; 5° la Religion chrétienne professée par une fille de l’Église d’Angleterre, 1705, in-8o ; 6° Essais familiers sur le mariage, les contrariétés en amour et en amitié, écrits par une dame, 1706, in-12. Marie Astell mourut en 1731, après avoir souffert l’opération cruelle du cancer au sein. X-s.


ASTEMIO (Laurent). Voyez Abstemius.


ASTÈRE ou ASTERIUS (Saint), métropolitain d’Amasée, dans le Pont, s’appliqua dès sa jeunesse à l’étude des belles-lettres, de l’éloquence, du droit, et parut au barreau avec distinction. Il renonça ensuite à tous les avantages que ses talents lui promettaient dans cette profession, entra dans l’état ecclésiastique, et succéda, vers la fin du 4e siècle, à Eulalius, sur le siége d’Amasée. Astère se montra, dans cette place, très-zélé pour la pureté de la loi, très-attentif à instruire les peuples confiés a ses soins, et mourut, dans un âge avancé, peu après le commencement du 5e siècle. Photius le qualifie de bienheureux. Adrien II parle de l’estime qu’on avait dans tout l’Orient pour sa personne et ses écrits, et le septième concile œcuménique le considère comme un des Pères de la tradition ecclésiastique ce qui le fait compter au nombre des docteurs de l’Église. On trouve, dans l’Actuarium du P. Combefis, quatorze sermons, qui sont incontestablement de St. Astère. Cotelier en a fait imprimer sept autres sous le même nom, qui paraissent appartenir à un Astère différent de l’archevêque d’Amasée. Il en avait composé un grand nombre qui ne nous sont point parvenus. Photius nous a seulement conservé les extraits de six. Ceux qui nous restent ont été traduits en français par l’abbé de Bellegarde, Paris, 1691, in-8o. De Maucroix a traduit l’Homélie sur le martyre de Ste. Euphémie. Malgré quelques termes extraordinaires, et cette éloquence asiatique qui approche de la diffusion, on y remarque de belles pensées, des réflexions justes et solides, des tours naturels, des expressions élégantes, de la vivacité, de la variété, de l’agrément dans les descriptions. La doctrine en est partout exacte et la morale pure : dans son Sermon sur St. Pierre et St. Paul, il établit formellement la primauté de juridiction du successeur des saints apôtres en Orient et en Occident. Dans le Panégyrique de St. Phocas, martyr, il s’exprime, comme le fait encore aujourd’hui l’Église catholique, sur l’invocation des saints, sur le culte des reliques, et sur les miracles. — Deux Asterius sont morts martyrs dans les premiers siècles du christianisme ; et un autre saint du même nom fut évêque de Pétra, en Arabie, dans le 4e siècle. Après avoir partagé les erreurs d’Arius, il entra dans le sein de l’Église. St. Athanase a fait l’éloge de ce prélat dans sa Lettre aux solitaires. — Le mémé saint Père parle aussi d’un Asterius, rhéteur de Cappadoce, qu’il appelle l’avocat des Ariens. T-d.


ASTESANO (Antoine d’), né en 1412, à Villanuova, ancien château dans le territoire d’Asti, en Piémont, écrivit en vers élégiaques l’histoire d’Asti sa patrie ; elle est divisée en 6 livres. Il annonce, au commencement, qu’il voulait la conduire jusqu’au temps où il vivait, c’est-à-dire au milieu du 15e siècle ; mais ce qui nous en reste, et qui a été publié par Muratori, Scriptores Rerum Ital., t. 14, ne va que jusqu’à l’an 1342. Il emploie le 1er livre et une partie du 2e à parler de lui-même et des vicissitudes de sa vie, et ce récit est fait avec un air de sincérité qui donne du plaisir à le lire, quoique le fond en soit de peu d’intérêt. Cette histoire est, en grande partie, composée d’après les anciennes chroniques d’Oger Alfieri et de Guill. Ventura, insérées par Muratori dans le 11e vol. du même recueil. On doit

  1. L’époque de la naissance et de la mort de ce compositeur est incertaine ; son nom même parait être un sobriquet ou un pseudonyme. Outre ses opéras, il a laissé plusieurs airs et rondeaux détachés, une cavatine pour le violoncelle, etc. Son style, agréable et facile, plaisait au public ; mais l’opinion des connaisseurs ne lui était pas aussi favorable. A-t.