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regretter de n’avoir point la partie où l’auteur traitait des événements dont il fut le témoin, soit qu’il ne l’ait pas composée, soit qu’elle se soit perdue. G-é.


ASTLE (Thomas), antiquaire anglais du 18e siècle, mort en 1803, est auteur de divers écrits concernant l’histoire et les antiquités de son pays, imprimés dans les tomes 4, 7,10, 12 et 15 de l’Archæologica Britannica, mémoires de la société des Antiquaires de Londres. Il a publié séparément : 1o le Testament du roi Henri VIII, 1775, in-4o ; 2o l’origine et les Progrès de l’Écriture hiéroglyphique et élémentaire, avec des planches gravées, suivie d’un Précis sur l’origine et les progrès de la Peinture, 1784, in-4o. Une nouvelle édition de cet ouvrage a paru en 1803. X-s.


ASTOLPHE, roi lombard, troisième fils de Pennone, duc de Frioul, succéda, en 719, à Rachis son frère, sur le trône des Lombards. Ses prédécesseurs avaient eu constamment à lutter contre les intrigues et la perfidie des exarques de Ravenne et des Grecs, qui occupaient encore une partie de l’Italie. Astolphe résolut de les en chasser. Il enleva, en 751, Bavenne à Eutichius, le dernier des exarques ; il conquit également la Pentapole, soumit l’Istrie, et porta ensuite ses armes dans le duché de Rome ; mais le pape Étienne II, qui voulait conserver au saint-siége la haute influence qu’il exerçait dans Rome, sous l’autorité des empereurs de Constantinople, s’adressa, en 753, à Pepin, qu’un pape avait, l’année précédente, reconnu pour roi de France, au préjudice de Chilpéric. Étienne se rendit lui-même à Paris, auprès de Pepin, qui saisit avec empressement une occasion de plaire au pape, et d’enrichir en même temps ses soldats des dépouilles de l’Italie. Il y conduisit une armée en 754, mit le siége devant Pavie, et contraignit Astolphe à prendre vis-a-vis du pape l’engagement de restituer l’exarchat à l’empereur. Les rois lombards, sans doute à cause de la grande indépendance de leurs feudataires, ne pouvaient jamais rassembler leurs armées à temps pour résister à une invasion ; mais, après la retraite du roi français, Astolphe trouva ses sujets non moins honteux que lui de la paix qu’il avait été contraint a signer ; il recommença donc, à leur prière, les hostilités, et il vint, en 755, mettre le siége devant Rome. Étienne, de son côté, eut recours une seconde fois à la protection de Pepin ; il ne se contenta pas d’écrire lui-même au roi et a la nation, il fit paraître une lettre de l’apôtre St. Pierre, qui invitait les Français à défendre l’Église, en menaçant leur tiédeur des peines éternelles. Pepin rentra en effet en Italie, sans qu’aucune armée lui en disputât le chemin ; il assiégea une seconde fois Astolphe dans Pavie, et il le contraignit à faire présent à St. Pierre de toutes les villes de l’exarchat et de la pentapole. Jusqu’alors il n’avait été question que de les recouvrer pour l’empire grec, et Constantin Copronyme réclama vainement à cette nouvelle, contre la domination de provinces qui n’appartenaient point encore au donateur. Les clefs de toutes les villes enlevées aux Grecs furent déposées sur l’autel de St-Pierre, et leurs otages furent conduits à Rome. Il ne paraît pas cependant que la souveraineté des papes ait été, dans cette occasion, bien établie dans l’exarchat. Ils recommencèrent bientôt à se plaindre de ce que les villes qui leur avaient été promises ne leur étaient point livrées, et ils formèrent contre Didier, successeur d’Astolphe, les mêmes plaintes qu’ils avaient formées contre lui. Astolphe, renversé a la chasse par un sanglier, en 756, mourut de ses blessures, trois jours après sa chute, sans laisser d’enfants. S-S-i.


ASTORGA. Voyez Alva.


ASTORI (Jean-Antoine), né à Venise, le 16 janvier 1672, l’un des plus savants littérateurs du commencement du 18e siècle, s’adonna de bonne heure à l’étude de la langue latine, des belles-lettres, du dessin et de la musique. Après avoir fait son cours de philosophie, il étudia la langue grecque, dans laquelle il fit les plus grands progrès. Ayant perdu ses parents en 1698, il entra dans les ordres ; son mérite lui attacha des protecteurs, qui lui offrirent des places que l’amour des lettres lui fit refuser ; il fut membre, et même secrétaire de l’académie des Animosi de Venise ; il fut aussi de celle des Arcades de Rome, sous le nom de Demade Olimpico. Il était en commerce de lettres avec un grand nombre de savants, tant italiens qu’étrangers, et compta au nombre de ses amis Alexandre Burgos, évêque de Catania, Dom. Guglielmini, Mich. Ange Fardella, l’abbé Dom. Lazzarini, Apostolo Zeno, le marquis Scipion Maffei, J. Poleni, J.-B. Morgagni, etc., etc. Astori fut d’abord maître de chœur et de cérémonies, ensuite chanoine de l’église ducale de St-Marc ; il mourut le 23 juin 1743, et fut enterré dans l’église des pères de l’oratoire. On a de lui : 1o Commentarium in antiquum Alcmanis poetæ laconis monuntentum, Venise, 1697, in-fol. Cet ouvrage, dédié par l’auteur au célèbre Magliabecchi, se trouve encore dans le tome 2 de la Galleria di Minerva, Venise, 1697, in-fol., et fut de nouveau publié par Sallengre, tome 2 du Novus Thesaurus antiquitatum romanarum, la Haye, 1718, in-fol. 2o De Deo Brolonte Epistola, dans le tome 2 de la Galleria di Minerva. Cette dissertation fut faite à l’occasion d’un buste de marbre qui portait cette inscription : Bono Deo Brotonti, qu’on doit lire Brontonti. c’est-à-dire Jovi Tonanti, Deo Domestico sacrum. Cette dissertation a aussi été réimprimée dans Sallengre, tome 2 du recueil ci-dessus. 3o Plusieurs lettres en forme de dissertations, sur des médailles, des staturines, telles que sur le dieu Télesphore, sur les dieux Cabires, etc., insérées dans diverses collections. 4o Mantui, tragædia mara musice recitanda, etc., Venise, 1713, sans nom d’imprimeur. 5o Supplices, tragædia sacra, ibid., 1713, sans nom d’imprimeur. 6o Enfin, plusieurs opuscules grecs, latins et italiens, en prose, et même en vers, épars dans divers recueils ; on croit aussi qu’il avait traduit en italien le Traité du Sublime de Longin : cette traduction était même annoncée dans le tome 1er de la Galleria di Minerva, mais elle n’a jamais paru. G-é.


ASTRAMPSYCHUS, auteur d’un petit ouvrage