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De retour de son voyage en Flandre, il communiqua son secret à Dominique Vénitien. Ce dernier, se trouvant à Florence, le communique à son tour à André del Castagno, qui, poussé par une horrible jalousie, l’assassina pour n’avoir pas de rival dans cette nouvelle manière de peindre, ne sachant pas qu’Antonello avait aussi donné le même secret à Pino de Messine, son ami, et que Roger de Bruges, élève de van Eyck lui-même, était venu faire connaître ce procédé à Venise. Les compositions d’Antonello ne sont pas dans le goût italien d’alors. La couleur est moins bonne que celle de quelques Vénitiens ses contemporains, qui, en même temps que lui, commencèrent à peindre à l’huile. A-d.


ANTOINE (Paul-Gabriel), né à Lunéville, le 21 janvier 1679, fut admis dans la société de Jésus en 1691, devint successivement professeur de philosophie, de théologie, recteur de l’université de Pont-à-Mousson, et mourut dans cette ville, le 22 janvier 1743. L’historien Bexon a fait son éloge en peu de mots : « Il persuadait la vertu par ses discours doux et touchants et par le pouvoir plus doux encore de ses exemples. » On lui doit les ouvrages suivants : 1o Theologia moralis universa, complectens omnia morum et præceptorum principia, Nancy, 1731 ; Paris, 1736 ; Ingolstadt, 17441, 5 vol. in-8o, 4 vol. in-12, selon M. Quérard ; editio nova, multo quam antea castigatius édita, cum commentationibus, notis, etc., Avignon, 1818,6 vol. in-8o ; 2o Theologia universa, speculativa et dogmatica, Pont-à-Mousson, 1725 ; Nancy, 1732-1735, in-4o, ou 3 vol. in-8o ; Paris, 1736-1743, 7 vol. in-12 ; 3o Lectures chrétiennes par forme de méditation sur les grandes vérités de la foi, les exemples de Jésus-Christ, etc., Nancy, 1736, 2 vol. in-8o ; nouvelle édition, Besançon, 1825, 2 vol. in-12 ; 4o Méditations pour tous les jours de l’année, Nancy, 1737, 2 vol. in-8o ; 5o les Moyens d’acquérir la perfection, Nancy, 1738, in-16 ; 6o Démonstration de la religion chrétienne et catholique, Nancy, 1739, in-12. Les ouvrages de ce théologien célèbre parurent d’abord sous le voile de l’anonyme ou avec la souscription suivante : Par un père de la compagnie de Jésus. Ils ont conservé jusqu’à nos jours leur ancienne réputation. Pie VII en faisait tant de cas qu’il ordonna de les traduire en plusieurs langues orientales pour l’usage des missionnaires. B-n.


ANTOINE (Marc, graveur), graveur. Voyez Raimondi.


ANTOINE (Jean), dit le Sodoma. Voyez Razzi.


ANTOINE (Jacques-Denis), architecte, naquit à Paris le 6 août 1733. Jean-Baptiste Antoine, son père, était menuisier, et voulait faire de son fils un simple artisan. Jacques-Denis fut maçon. La charge d’expert-entrepreneur, qu’il obtint, le mit à portée d’acquérir des connaissances et de les perfectionner. Bientôt il eut la réputation de constructeur habile. La voûte du Palais de justice et le grand escalier du même bâtiment prouvèrent ses talents. Chargé, en 1771, de la construction de l’hôtel des Monnaies à Paris, il tut obligé de resserrer quelques parties de cet édifice, et de trop avancer la façade sur le quai, parce que le surintendant des bâtiments, d’Angivilliers, prit, pour se faire bâtir un hôtel, une partie du terrain qui était destiné à la Monnaie. L’hôtel de Bervicq, à Madrid, l’hôtel des Monnaies, à Berne, sont encore l’ouvrage d’Antoine, qui, nommé membre de l’Institut en 1799, est mort le 24 août 1801. Son éloge, par M. Lussault, a été imprimé en 1801, in-8o. On a publié en 1826 : Plans des divers étages et coupe de l’hôtel des Monnaies à Paris ; son élévation principale et celle sur la rue Guénégaud, par J.-D. Antoine, Paris, in-fol., 4 feuilles plus 9 planches. Le texte consiste en des observations et une notice sur l’auteur. A. B-t.


ANTOINE (Pierre-Joseph), ingénieur des ponts et chaussées, naquit le 15 janvier 1730 à Brasey, près de St-Jean de Lône. Sa première éducation avait été fort négligés ; mais il se sentit le courage de la refaire, et il eut assez de persévérance pour y réussir. Son goût le portait vers les arts du dessin, et il y fit de rapides progrès. Dans un voyage à Rome il étudia les plus beaux monuments de l’architecture, et il en leva les plans avec une exactitude remarquable. À son retour d’Italie, il fut nommé sous-ingénieur des états de Bourgogne, et acquit dans cet emploi la considération que le talent et la probité finissent toujours par obtenir. En 1790, il devint ingénieur en chef du département de la Côte-d’Or. Malgré ses occupations, il se chargea de donner des leçons d’architecture à l’école des beaux-arts que la ville de Dijon venait de créer. Il mourut doyen des ingénieurs de France, le 2 mars 1814, à 84 ans. Il était membre de plusieurs académies. On a de lui ; 1o Navigation de Bourgogne, ou mémoires et projets pour augmenter et établir la navigation sur les rivières du duché de Bourgogne, Amsterdam (Dijon, Frautin), 1774, in-4o, avec un plan. Ce volume devait avoir une suite, qui n’a point paru. 2o Série de colonnes, Dijon, 1782, in-8o, fig. 3o Plusieurs opuscules, tous relatifs à des objets d’une utilité locale, tels que : Sur les moyens de procurer des eaux à la ville de Dijon ; — Sur les mesures qu’il conviendrait de prendre pour prévenir les dégâts qu’y cause le débordement du Suzon, etc. — Antoine Antoine, frère du précédent, et, comme lui, ingénieur des ponts et chaussées, naquit en 1744 à Auxonne, et mourut à Chenove, près de Dijon, au mois de mai 1818. Il a publié quelques mémoires sur la navigation de la Saône et sur le canal de Bourgogne. Le plus important est une Dissertation critique sur le projet de détruire la digue d’Auxonne, Amsterdam (Vesoul), 1780, in-4o de 200 pages. L’auteur, par une allusion à l’homonymie de son nom et de son prénom, se cacha sous le masque de P. Binosimil (bis nonen simile), capucin et vicaire du couvent de Grai. M. Amanton a donné la liste des écrits des deux frères Antoine dans la France littéraire de M. Quérard. Il a de plus consacré une notice à l’aîné dans le Journal de la Côte-d’or, du 14 janvier 1829. W-s.


ANTOINE. Voyez Anthoine.