Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 29.djvu/10

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10N.. que (MM), châtièrent les corsaires barbaresques et emparèrent après cette expédition de eux galions espagnols richement chargés, que Montagu conduisit en Angleterre. L’année suivante, il obtint le commandement d’une flotte dont l’objet était de veiller sur les démarches des Hollandsis, de continuer la guerre contre lesâïsgnols et de faciliter aux Françaisla prise de D erque. Il s’acquitta de ·cette commission avec autant de courage que de pruden ce, vainqiiit la Hotte espagnole près des Dunes, et fut envoyé ensuite auprès plu maiéchal.de Turenne pour conférer avec lui sur les moyens de continuer la guerre. Après cette entrevue, Montagu renonca tout à coup au service, et se retira dans ses terres (i’. Après la mort’de Cromwell, il obtint du fils du protecteur le commandement d’une grande Ilotte qui fut envoyée dans la Baltique(t659), de concei-t’avec les Hollandais, pour arrêter les progrèsldos Suédois, et obtenir par une médiation armée un accommodement entre les puissances du Nord. Il y réussit ; et le roi deâuède, jadis l’al|ié de l’Ang|eterre, fut obligé de lever le siège de Copenhague et de consentir à la paix avec le Danemarck. Il paraît qu’à cette époque Montagu conçnt rim grand dégoût contre ceux qui l’employaient : on l’attribue’à la réforme de son régiment de cavalerie et à la mesure qui fut prise de subordonner tous ses actes à l’approbation dirtlgernon Sidney et d’un autre izommissaire. lLétait dans cette disposition d’esprit, lorsque Charles II lui écrivit deux lettres, une pour lc chancelier Hyde, et l’1tutre pour lui-même, dans laquelle il s’engageait à abandonner de service du parlement et-à ramener sa Ilotte en Angleterre, où il pourrait agir de concert avec sir George Booth et d’autres royalistes disposés à elîectuer la restauration. Montagu, prenant pour prétexte le manque de provisions, ht voile-pou r les côtes d’Angleterre ; Mais il eut le chagrin d’apprendre

; en arrivant que sir George Booth avait été arrète

et conduit à la Tour ; que le parlement jouissait encore de l’autorité, et quktlgemon Sidney l’avait dénoncé. comme traître, Sans se laisser etl’rayer-par ces événements, dontagu n’hésita pas à paraitre à Londres, et se défendit devant le parlement d’une manière si plausible, qu’on se contenta de lui ôter son commandement (2). Sa retraite ne fut |pas de longue durée, car peu de tem s après e conseil d’État l’adjoignit à Monk illms le commandement de la flotte anglaise. Il profita de son autorité pour se rendre sur les côtes de Hollande ; et lorsqu’il fut en vue de Scheveling, sans s’inquiéter des intentions du parlement, il détermine ses officiers à se soumettre à Charles II, qui s’ernbarqua avec le duc g ·, (ll On attribue cette retraite extraordinaire à la peinture touchante que Turenne lui avait faite des malheurs de Charles II.(2l La situation dititcile dans laqueltese trouvait alors le parlement ne lui permit pas dhppretondirles motifs qui svntent déterminé Monugu i quitter son posts.

ION li d’ïork a bord de la flotle anglaise, dont lontagu résigna le commandement ai ce dernier prince, en sa qualité de grand amiral. Montagu eut ainsi l’honneur de concourir au rétablissement de Charles II, qu’il ramena en Angleterre. Deux jours après le débarquement, le roi lui remit l’ordre de la Jarretière, et le créa ensuite baron Moutagu de St-Neolh, vicomte llinchlnbrolse et comte de Sandwich. Il fut nommé peu aprés membre du conseil privé, maître de la garde robe, amiral de la Manche, et lieutenant du duc d’’ork. Lorsque la guerre éclata avec la Hollande, en 1664, le duc d’York prit le commandement en chef de la flotte comme grand amiral, et le comte de Sandwich, mis à la tète de l’escadre bleue, contribua par ses manœuvres à la prise d’un grand nombre des vaisseaux, de l’ennemi. Dans la grande bataille du 3 juin 1665 où les Hollandais perdirent leur amiral Opdarn, et. eng, rent 18 vaisseaux de guerre pris et, ib détruits, on attribua en grande partie l’honneur de la victoire au comte de Sandwich, qui s’empara le fr septembre suivant de 8 vaisseaux de guerre hollandais, de 2 de leurs meilleurs bâtiments ’ de la compagnie des Indes, et de 20 bâtiments marchands. À peine de retour en Angleterre, il fut envoyé à Madrid pour négocier la paix entre l’Espagne et le Portugal : il y réussit complètement. Il conclut aussi avec la cour de Madrid un traité de commerce très’·avantageux à l’Angleterre. Au renouvellement des hostilités avec la Hollande en lti’72, il s’embarqua de nouveau avec le duc d’¥ork, et commanda l’escadre bleue. l’arbiral hollandais Ru ; ter mit en mer avec une l’lotte formidable, composée de 9t vaisseaux de ligne et de H brùlots ; et le 28 mai, à la chute du jour, il fut en vue des Anglais, qui avaient été joints par les Français commandés par le maréchal d lîstrées. Les flottes combinées étaient mouillées à Solebay et n’avaient pris aucune des précautions que la prudence indiquait. Sandu ich crut devoir donner au duc les avis que son expé ; rience consommée lui suggérait sur le danger quils couraient. Mais il parait que ses conseils. urent mal accueillis, et que le duc se permit même une réponse piquante, dans laquelle il attribuait ses appréhensions a un manque de courage. À l’approche de l’ennerni, chacun courut à son poste avec précipitation, et plusieurs vaisseaux furent obligés de couper leurs câbles pour ètre prets. Sandwich commandait l’avant-garde, et quoi ne déterminé à vaincre ou à périr, il écouta d’abord la voix de la prudence, en se I liàlaut de sortir de la baie, où Ruvter aurait pu détruire avec ses brùlots les deux flottes combinées, dont les bâtiments. pressés les uns contre les autres, étaient hors d’état de manœuvrer. Il les sauva ainsi d’un danger imminent, et donna le temps de se dégager au duc d’’ork, qui comrùandait le corps rincipal, et au maréchal d’Estrées, qui était à Entête de l’arrière-garde. Sand