Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 29.djvu/16

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MON volume ajouté aux lettres, quoique propreà satisfaire les curieux, diminuerait plutôt qu’il n’augmenterait les titres de cette dame anglaise a la célébrité. On a publié les (Encres de lady llontngu, contenant sa vie. sa correspondance avant son mariage et durant son ambassade en Turquie et pendant ses voyages en Italie, traduit de l’anglais, Paris, l80L, 4 vol. in- ! I. On cite n trois traductions françaises de ses Lettres : celle d’Anson, 1805, 2 vol. in-li, nouvelle édition, 1830, in-18, est estimée. Elle contient les poésies de lady Montagne, traduites par M. Germain Garnier. La plus nouvelle est due a madame Dufresnoy, et a été imprimée en IBS ! à n la suite de l’ouvrage de M. Berton intitulé La n Turcs dans la balance politique de l’E•rep¢ au 19e siècle. On doit ranger parmi les fables ce v que l’on a débité de la passion que le sultan Achmet avait conçue pour lady Montagne, et à n laiâuelle elle ne serait pas demeurée indifférente. In épendamment des préjugés turcs, qui surtout ches un empereur ne permettent pas d’adopter une pareille idée, on croira ditllcilement tuile les charmes de cette dame anglaise aient pu Iancer aux yeux du Grand Seigneur les attraits célestes d’une Fatima et de tant d’autres créatures angéliques qui environnaient leur fortuné possesseur. C’est peut-être avec aussi peu de fondement tige l’on prétend à Londres, au moins parmi peuple, qu’Edonard Wortley, üls ainé de lady Montagne, fut enlevé à l’âge de quatre ou cinq ans par des mendiants de la classe appelée en Angleterre gypsiu (bohémiens), qui en firent un ramonenr ; qu’un heureux hasard le fit reconnaître et le rendit à sa famille ; et qu’alin de perpétuer la joie qui avait suivi ce retour, la mère de cet enfant aüecta de son vivant et légua par testament une somme annuelle pour que les ramoneurs de Londres eussent régulièrement, le l" mai, un bon diner dans les jardins de l’hôtel de Montagne, et qu’enfin chacun d’eux reçut en se retirant un schelling. Ce qu’il y a de certain, c’est le diner et le schelling donnés le t•· mai dans ces jardins, et la permission qu’a chaque convive d’emporter son convert : le fait est connu de tous ceux qui ont habité Londres. D-r>—ct

MONTAGUE (Éoousan Woa-n.rzr) était fils de la précédente. Autant sa mère s’est distinguée par son esprit, autant Edward W. Montagne sest fait remarquer par la bizarrerie de sa conduite et par leaaventures de sa vie, qui n’a été qu’un enchaînement d’actions à l’|ge de trois ans il avait déjà fait du bruit dans le monde, ayant été le prunier Anglais sur lequel on eût essayé l’i¤oc¤lation (reg. l’article préoédenï En 1719 ses parents revinrent à Londres et placèrent a l’école de Westminsltler : mais avoir fréquentée pendant que ues ann, disparut ; et malgré des perquisitions continuées durant une année entière, on ne putsavoirce

MON I I qu’il était devenu. Un jour, un ami de la farrrllle ayant affaire chez nu capitaine de navire, et s’étant rendu avec un vieux domestique de la maison de Montagne sur le iport de Backwall, fut frappé de la voix d’un en ant qui ofl’rait dans la rue des poissons a vendre : il l’observe de plus près, et reconnaît avec surprise le jeune Édouard, qui avait changé d’état. Celni-cl, dès qu’il se voit reconnu, abandonne les poissons et se sauve à la hâte. On ne tarda pas à découvrir la demeure du marchand de poissons chez lequel il s’était engagé depuis un an comme apprenti. et qui était fort content de lui. L’ambassadeur fit surlo-chnmp retirer son fils d’appr-en tissage pour le ramener à l’école de Westminster. Bientôt après, Édouard disparut de nouveau ; et cette fois ii prit si bien ses mesures que, nnlgné tous les efforts de la famille. il fut impossible d’apprendre de ses nouvelles. Comment se serait-on douté en effet qu’un enfant de dix ans irait engager ses services a un maître de bâtiment prêt à mettre ii la voile pour le Portugal ; et qu’a peine débarqué àoporto il s’échapperait des mains de son maître pour errer à l’aventure dans un pays où le Iangage des habitants lui était inconnu ? c’est pourtant ce que fit le ienne Édouard. On était alors dans la saison de a vendange L’enf’ant courant à travers les champs d’oporto ot’l’r-it ses services aux vignemns, en fut accueilli tant bien que mal, et apprit un peu le portugais. Il avait vécu chez les paysans deux ou trois ans, lorsqu’un d’eux lui commande de conduire des tues chargés à la factorerie anglaise sur la côte. lidouard Montagne se met en route ; mais arrivé à la factorerie, il y trouve son ancien maître de navire, et de plus, le consul anglais, à qui l’on avait envoyé son signalement. On le reconnaît, et malgré lui, on l’embarque pour l’Angleterre. Ses parents désolés le comblent de caresses. Cependant le jeune Montagne, dont le goût pour la vie aventurière semblait l’ernpor1er sur tous les sentiments, déjona une troisième fois l’espoir de sa famille : devenu plus robuste, il s’engagea cette fois comme matelot dans un bâtiment destiné pour la Méditerranée. Le père, irrité d’une désobéissance ainsi obstinée, ne voulut plus faire aucune démarche pour un fils qui le fuyait avec tant d’ardeur. Le même ami de la famille qui avait retiré Édouard de l’apprentissage chez le marchand de poissons le ramena encore à la maison patemelle, · et le réconcilia avec ses parents. 4Il fut convenu alors que, puisque le jeune homme avait un goût si décidé pour les voyages, il irait aux Indes occidentales avec ce fidèle ami de la maison, nommé Forster, et qu’il frîrâü ses études en voyageant. Le précepteur et’ve s’arnarquèrent en conséquence pour les tleszilsy } passèrent quelques années ; et il paraît que tout en connut le monde le jeune Montagne ne laissa } s de s’instruire assez profondément dans le Etin et le grec. Lorsqn’£ revinrent en Angle