Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 29.djvu/426

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IOT ses amis lui reprochèrent en plaisantant. La vieillesse nîvait point ralenti son ardeur pour l’étude ; I s relations des pays éloignés étaient ses plus doux amusements. Comme il avait la mort sur les lèvres, le voyageur Bemier vint le voir : s Bh bien ! quelles nouvelles avez-vous du grand llogol ? • Ce furent presque ses dernières paroles. Il mourut, sans laisser de térité, en t67 !, dans sa 85° année. Ce phllllïophe, que Naudé appelait le Plutarque de la France, ressemblait aux anciens sages par ses opinions et par ses mœurs. Son costume même était celui d’un homme qui allecte de se distinguer du vulgaire. Passant un jour sous les galeries du Louvre, il entendit quelqu’un dire en le montrant : s Voilà un homme sans religion. • ll lui répondit avec douceur : « Mon ami. j’ai tant de religion ¤ que je vous pardonne en pouvant vous faire punir. » Dou de la mémoire la plus heureuse, une lecture immense l’avait enrichi d’une érudition prodigieuse ; mais, suivant la remarque de Bayle, s’il était plus savant que ses confrères de l’Académie, la p upart écrivirent mieux que lui. La Mothe le Vager avait connu, étant jeune, le P. Sirmond, qui lui donna d’utlles conseils pour se guider dans la carrière des sciences. Travailler de bonne heure et publier tard était la maxime du savant jésuite. La Mothe avait près de cinquante ans quand il mit au jour ses premiers écrits. Depuis cette époque (1636}, il pu ilia successivement, et d’année en année. ses nombreux ouvrages, qui obtinrent un succès extraordinaire. Les plus importants sont : t• Discours de la contrurrët} d’nunsrarrs se trotte entre certaines n » · tions, er singulièrement la françoise et lïspagrrole (le titre porte : traduit de l’italien de Pabricio Campolini), Paris, 11336, in-8° ; il y a des traits curieux : · he soldat français se fait toujours craindre d’abord ; ’urant et teggpétant quand il entre quelque parl, le lendemain il se trouve des grands amis de la maison. L’espagnol use de courtoisie en arrivant, mais rien de plus rude que sa sortie, pillant et désolant tout. » 2° Considérations sur l’Ioquencefr-ong-oise, 1638, in-l !. L’auteur démontre la grande supériorité des anciens sur les modernes, la nécessité de l’étude du grec, et il indique les nombreux rapports de cette langue avec la nôtre. 3° De l’instruction de monsieur le Dauphin, 16§0, ilr-l•. Il analyse successivement les vertus, les sciences et les arts que doit posséder un prince ; ce qu’il dit del’astrologiejudreiair-eet de la magie rouve qu’il ne partageait pas les erreurs du siècfe. t• De la rertu deapoient. Paris, IGH, in-6° ; 3° édit., 16&7. Arnauld entreprit de le réfuter dans son traité Dc la nécessité de a foi en Jéa•u-Christ. L’ouvrage de la Mothe ne se vendait pas, et son libraire lui en faisait des reproches : s Je connais, lui répondit p•ve• qua, dit Gui-Patin. aeamédecins. lui avant ·l·~vmé trois tsladtlatvm ematsqua, lhnwyërent au pays foin personne ne

HOT lil s l’aute¤r, un secret pour en assurer le débit. s ll alla solliciter lui-même l’autorité d’en défendre la lecture ; à peine la censure fut-elle connue que chacun voulut se procurer l’ouvrage, et l’éltîoll fut blentôt ÉPUISÉC. 5’ Jugement : sur les anciens et principaux historiens grecs et latins, l6ti6, in-8°. Cet ouvrage annonce une connaissance profonde des grands modéles de l’antiquité. Baillet et Struve ont relevé quelques erreurs échappées à la Mothe le Voyez. 6° la Géographie, la R elorique, la Morale, l’Beonomique, la Politique. la Logique, la Physique du prince. Ce ! dlll’érents traités, pour servir à l’éducation du Dauphin, ont été publiés de 1651 a ltl56. Scipion Alerani les traduisit en italien, ’ ’se, 1681, ln-16. 7° En quoi la piété des F¢ÉvÈis dwre de celle des Espagnols : Opttsrulê êorlt par 0I’dl’t’ (lt ! gouvernement à une époque où la cour de Madrid était irritee de ce que la France faisait cause commune avec l’Anglelcrre contre l’Espagne. 8° Petits traités en forme de lettres, 1659 et 1660, L vol. Chaque lettre roule sur un sujet de philosophie morale ; elles sont, disent les derniers éditeurs de ses œuvres, une source où plusieurs écrivains ont puise sans l’indiquer. 9° Discours pour montrer que les doutes de lo philosophie sceptique sont d’un grand usage dans les sciences, Paris, 1668, I vol. On trouve il la suite un Discours sur la musique. adressé auuterieuremerst au P. Mersenue, ami de l’auteur, qui l’avait consulté sur cette matière. 10° Du peu de certitude qu’il y a dans l’his1oir•·, 1668 ; cet opuscule est plein de sens et de justesse. « Patercule, disait-il, élevait Séjan jusqu’au ciel ; Eusèbe écrivait les vertus de Constantin, sans dire ses crimes ; Eginard, celles de Charlemagne, se taisant sur ses défauts. Si nous avions les Commentaires de Vercingétorix ou de Dlvitiacus, comme ceux de César, il s’y trouverait des récits bien différents ; et ces vieux Gaulois donneraient à leurs guerres des jours bien contraires a ceux où les fait voir leur vainqueur. » Il• Hexameron rustique, ou les Six journelas passées à les campagne, Paris, 1670, in-16 ; Amsterdam, 1671. in-t2. La Molhe le Vayer est aussi l’auteur des Dialogues faits à l’imitation des anciens, sous le hom de Orasius Tubero, Francfort, 1698, in-6", et 1716. 2 vol. in-12. Ces deux ouvrages ne se trouvent point dans la collection publiée d’abord de ses tllîurres, dont les trois premières éditions, données par l’abbé le Vayer, son fils, in-fol., Paris, 165&—1656, 2 vol., et 1662, 3 vol., ne contiennent que les traités publiés jusqu’à ces époques. La meilleure est celle de Dresde, l75t$-1759, en it volumes in-8°. Elle a été faite sur les matè riaux fournis par Roland le Vayer de Boutiani. neveu de l’auteur (voy. Bouncxi). Nous avons l’Esprit de la Mothe le Hsyerfpar Motltlilwtî, 1763, in-12. Alletz a aussi donné un-autre recueil sous le même titre, Paris, 1783. in-12. L—u.

MOTHY-LILLAH ou BILLAH (Anovi. - Csesu