Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 29.djvu/61

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56 SION dénumeut presque absolu, et la supériorité de. l’ennemi tant sur terre que sur mer, il obtint de fréquents avantages sur lord London, guidant sa prernièreca¤rpagne ; etdarrslecours la seconde, il remporta une victoire complète sur le général Aberemmby. Isis, forcé plus tard i un combat inégal, sous les murs de Québec. il reçut des leoornmenoamerrtdel’actionnneblessur-e mortelle, et deux jours après termina sa glorieuse carrière, lett septembre 1759. Ses restes furent déposés dans le trou qu’avait fait une bombe, tombeau digne d’un guerrier mort au champ d’honneur. Le général ennemi Wolf fut tué dans la même affaire ; mais ilent la consolation, avant d’expirer, d’apprendre que son armée était victorieuse. Une très-belle estampe de Woollett le représente i ses derniers moments. Onadeniéniegras-éenFrancela mort de)lontcalin ; l’estampe anglaise est plus recherchée. La mémoire de Montcalm a été plus dignement honorée par la lettre que Bougainville publia sur sa mort, et par l’inscription qu’il fit graier sur sa tombe, et qui était l’outrage de l’académie des inscriptions et belles-lettres. ’. S. L.

MONTUALM (P, u : r.·Famçors—·losr : rn ns), chef de la branche ainée de cette famille, naquit en 1756, dans le Rouergue, berceau de cette maison. Entré dans la marine à l’âge de quatorze ans, il parcourut rapidement les grades inférieurs, et ut nommé trù— jeune capitaine de vaisseau ; il servit dans la guerre de l’indl-pendance sous d’l2staing et Su ren, et prit part aux plus brillantes actions qui honorèrent alors la marine française. En Amérique, il prit part à rînq combats, et se distingua particulièrement à celui de la Grenade. Pendant c nq ans de suite. il fut emplové dans le Levant, et commando un vaisseau de ligne au siège de Gibraltar. En 1789, à l’âge de trente-trois ans, il fut nommé député aux états généraux par la noblesse de Yi Iefranche en Rouergue, et se réunit ir la majorité, en signant la protestation contre la double représentation du tiers état. Depuis, ayant reçu e nouvelles instructions, il obseria son second mandat, comme il avait fait le premier, et entra franche men t dans le (parti constitutionnel : il appuya l’abolition des roits féodaux. Il lit la motion de supprimer les pensions ; motion qui fut adoptée, et à laquelle l’assemblée constituante ajouta seulement l’honorable exception des familles de Montcalm et d’Assas. Il est inutile de dire qu’il ne l’avait pas sollicitée ; car il refusa constamment cette faveur, qu’il eût regardée comme un outrage. Le marquis de Montcalm prononça aussi i la tribune un discours sur la répartition de l’impôt, qui lui fit beaucoup d’honneur. Il quitta l’assemb|ée vers la fin de 1790. et se réfugia en Espagne. Marié à une fille du marquis de la Jonquière, lieutenant général des armées navales, il eut une famille très-nombreuse. La guerre, tombeau ordinaire des Montcalm, lui enleva deux de

ION ses enfants : cinq autres succombèrent aux privations et aux malheurs de l’exil. Il se fixa ensuite en Piémont ; et ce brave officier, qui avait échappé à la révolution, que la mort avait épargné dans tant de combats, se cassa la cuisse en descendant un escalier, et mourut en l8i ! des suites de cette chute, à l’tge de 56 ans. D I lt.

IONTCIIAL (Cruuns nn), archevêque de Toulouse, est l’un des plus savants prélats qui aient occupé ce siège. Né en 1589 à Annonay. d’un apothicaire de cette ville, il obtint une bourse à Paris au collège d’Autun, dont il devint dans la suite le principal, et y fit ses études avec une rare distinction. Ayant embrassé l’état ecclésiastique, il fut pourvu d’un canonicat du chapitre d’Angoulétne, et succéda en 1628 sur le siège de Toulouse au cardinal de la Valette. qui donna sa démission en faveur de son ancien maître. Il s’appliqua avec zèle à Vadministration de son diocèse, plaça des pasteurs instruits à la tête des paroisses, et distribua souvent lui-même au peuple le pain de la parole. Député aux assemblées générales du clergé, il fut exclu en lôàl de celle de Mantes, pour s’être opposé aux volontés du cardinal de Richelieu : cette disgrâce lui mérita l’honneur d’être élu président de l’assemblée de 1615, où il prit encore la défense des immunités ecclésiastiques. Il fonda dans sa ville épiscopale] un séminaire pour les jeunes clercs et une maison de secours ur les pauvres valides, et contribua à former amers autres établissements pieux. Ce prélat avait la réputation d’un des bons hellénistes de son temps. il s’était attaché particulii-r•·ment à l’(·tude des historiens ecclésiastiques, et ses confrères l’:¤vaient engagé à s’occuper d’um· nouvelle édition de Hfisroire d’Eusi-bc, dont il avait rétabli le texte et corrigé la version latine dans une infinité d’endroits. Il possédait une riche bibliothèque, remarquable surtout r le nombre de manuscrits grecs. arabes et ll ; breux qu’il avait recueillis à grands frais dans toute l’Europe z il se faisait un plaisir de les communiquer aux savants, dont il était l’un des plus zéles protecteurs ; et il y en eut quelques-uns de publics par ses soins. Rigault, Sirmond, Holstenius, Al atius, Caseneuvc, etc., ou lui ont dédié leurs ouvrages, ou lui ont donné des témoignages publics de leur reconnaissance pour les services qu’ils en avaient reçus. ttontchal, s’étant rendu à Carcassonne pour assister aux états de Languedoc, y mourut le 22 août 1651, dans de grands sentiments de piété. Son corps fut transporté à Toulouse et inhumé dans le chœur de la cathédrale, où l’on voyait son épitaphe, rapportée dans la Gallia christiane, t. 13, p. Bl. On a quelques Lettre : de ce prëat dans le tome l" de l’é· dition de St—1ean Damascène domiée par le P.Lequi en. On a publié de lui : iliaocina contenant des particularités de la cie et du rninùlèrc du curl. de Richelieu, Rotterdam, 1718, 2 vol. in-I !. On y.trouve de curieux détails sur l’asseniblée de