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anglicane et botaniste voyageur, qui a vécu sur la fin du 17e siècle, séjourne quelque temps aux Indes orientales ; de là il passa dans la Virginie, d’où il envoya, en 1680, un catalogue de plantes à Bay, qui les fit connaître. Il fit aussi passer plusieurs lettres et mémoires au docteur Lister, à Petiver, à la société royale de Londres, et elles furent insérées dans les Transactions philosophiques, vol. 17, numéro 198, et vol. 22, numéro 270. Petiver a publié le catalogue des plantes de l’herbier de la Virginie, de Banister. Ce sont les seuls ouvrages qu’il ait laissés. Ayant voulu gravir un rocher pour y cueillir une plante, il tomba et fut brisé dans sa chute. Son herbier passa dans la collection d’Hans-Sloane. Houston, autre botaniste voyageur, et qui ne fut pas plus heureux que Banister, lui a dédié, sous le nom de Banisteria, un genre de la famille des malpighiacées. Linné, qui aimait que le nom d’une plante fit allusion aux habitudes ou au caractère de celui dont elle porte le nom, a donné à une espèce celui de scandens ou grimpante, pour mieux rappeler les inclinations de ce botaniste et la catastrophe qui le fit périr, parce que, comme lui, elle aime à grimper sur les rochers escarpés. D—P—s.


BANKERT (Joseph van Trappen), né d’une famille obscure, à Flessingue. De simple matelot qu’il était d’abord, il s’éleva bientôt au rang de commandant de la côte, puis de capitaine de vaisseau et de vice-amiral. Ce fut en cette qualité qu’il combattit sur la flotte de Pierre Hein, lors de la prise des riches galions espagnols, en 1622, et qu’il seconda avec succès, en 1629, les tentatives de la compagnie des Indes sur Fernambouc. En 1637, ayant mis en mer avec quatre vaisseaux de guerre, Bankert rencontra sept vaisseaux sortis de Dunkerque; il leur livra un combat opiniâtre, en prit trois, et les amena victorieusement à Flessingue. L’année d’après, il se trouva à un autre combat naval, livré également aux Dunkerquois par toute la flotte hollandaise, sous le commandement du fameux Tromp. La bravoure qu’il y montra fut récompensée par le don d’une chaîne en or. Bankert se distingua encore sous le même amiral, en 1639, contre la flotte espagnole, sur la côte d’Angleterre. Toutes ces affaires honorables le portèrent enfin au rang d’amiral, et la compagnie des Indes lui confia le commandement d’une flotte destinée à rétablir ses affaires dans le Brésil. Bankert mit à la voile en 1646 ; mais à peine fut-il en mer, que plusieurs malheurs se réunirent pour contrarier ses projets. Une tempête anéantit deux de ses vaisseaux, et poussa les autres sur la côte d’Angleterre. La désunion se mit ensuite entre les officiers de la flotte, et l’équipage se révolta. Après avoir momentanément calmé cette sédition, Bankert se dirigea sur Olinde ; mais arrivé dans la rade de cette ville, il y éprouva de nouveaux désagréments de la part des matelots mutinés et des Hollandais établis au Brésil. Il voulut enfin commencer ses opérations, et approcha avec sa flotte de la rivière de St-François, pour en venir aux mains avec les Portugais ; mais cette tentative n’aboutit qu’à la prise de la petite île de Tagaripa, qui lui coûta plus de 2,000 hommes, et qu’il ne garda que très-peu de temps ; aussi l’a-t-on blâmé en Hollande d’avoir sacrifié tant de sang pour une possession de si peu d’importance. Bankert réussit mieux dans la baie de Tous-les-Saints, où il battit la flotte portugaise, et prit cinq de ses vaisseaux richement chargés, ayant à bord le vice-roi, l’amiral et d’autres personnes de marque. Dans un autre combat, il leur prit encore quatre vaisseaux chargés de sucre, et mit ensuite à la voile pour retourner en Hollande; mais il mourut d’une attaque d’apoplexie, dans la traversée. Ses deux fils, qui l’accompagnaient, rapportèrent ses restes dans sa patrie. D—G.


BANKERT (Adrien), né à Flessingue, fut nommé, en 1665, vice-amiral, et, l’année suivante, lieutenant-amiral de la Hollande. Il n’était encore que capitaine de vaisseau, quand il se distingua par sa belle défense contre les Suédois qui vinrent attaquer, auprès de l’île de Ween, ses vaisseaux très endommagés par les glaçons. Malgré sa mauvaise position, il parvint à repousser les Suédois, et à se frayer un chemin jusqu’à Copenhague, où il fut reçu par le roi avec beaucoup de distinction. Dans un combat naval livré aux Anglais en 1666, Bankert courut risque de périr, son vaisseau étant sur le point de couler bas; il se jeta avec son équipage dans quelques bateaux, mit le feu à son vaisseau, attaqua lui-même les Anglais, et sauva trois vaisseaux hollandais qu’ils avaient déjà entourés. L’année suivante, il commanda cinq vaisseaux dans l’entreprise dirigée contre Chatham. En 1672, il se battit une journée entière contre les flottes combinées de la France et de l’Angleterre; il seconda ensuite Ruyter dans trois actions qui eurent lieu contre la flotte française, et qui furent toutes à l’avantage de la Hollande, quoique les marins français, tels que d’Estrées et Martel, y déployassent la plus grande valeur. En 1674, les trois amiraux, Bankert, Tromp et van Nees, d’intelligence avec le chevalier de Rohan, formèrent le projet d’une descente sur la côte de France ; mais ce projet ayant été éventé, ils ne purent s’emparer que de l’île de Noirmoutier, qu’ils évacuèrent au bout de quelques jours, après avoir pris dix-neuf vaisseaux échoués sur la cote de l’île, et avoir exigé 30,000 francs de contributions. Bankert mourut à Middelbourg, en 1684: son corps repose dans l’église St-Pierre de cette ville. Plusieurs médailles ont perpétué le souvenir de ses actions les plus glorieuses. - On présume que Jean BANKERT, qui périt dans la bataille navale entre les Hollandais et les Anglais, le 15 juin 1665 ; était son frère, et que Joseph Bankert, dont nous avons parlé, était son père. D—G.


BANKES (sir John), jurisconsulte anglais, né en 1589, à Keswick, dans la province de Cumberland, étudia à Oxford et suivit la carrière du barreau. Son application aux devoirs de son état, la gravité de son maintien et son excellente réputation lui attirèrent l’attention de Charles Ier, qui l’éleva à différentes places importantes. Nommé, en 1634· procureur général, il s’acquit une haute estime par la manière dont il remplit ce poste difficile dans