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comté. On a de lui : 1° Esquisses en vers, 1796, in-8o ; 2° Les Fondements de la foi d’un chrétien, 1800, in-8o ; 3° Appel pressant aux paroissiens pour fréquenter l'église, 1803, in-8o ; 4° Recherche sur la nature, la nécessité et les preuves de la religion révélée, 1803, in-8o. L.


ROBINSON (John), antiquaire anglais, né le 4 janvier 1774 dans le Westmoreland, mort en 1841, fut directeur de l’école primaire de Ravenstonedale et recteur de Clifton et de Cliburn. On lui doit, outre une Grammaire historique et des histoires anciennes et modernes, qui sont considérées comme des livres scolaires très-populaires : 1° une Histoire de la Grèce, insérée dans le Monthly Magazine sous le nom de docteur Mavor ; 2° un Dictionnaire théologique, 1815, très-estimé ; 3° un travail sur les antiquités de la Grèce, publié en 1807 et traduit en français par MM. Leduc et Buchon sous ce titre : Antiquités grecques, ou Tableau des mœurs, usages et institutions des Grecs, dans lequel on expose tout ce qui a rapport à leurs religion, gouvernement, lois, etc., Paris, 1822 ; 2e édit., 1838, 2 vol. in-8o. William Robinson, mort à Tottenham, âgé de 71 ans, le 1er juin 1848, a publié : 1° Histoire topographique du comté de Middlesex, 1818 ; 2° Histoire topographique du comté d’Edmonton, 1819 ; 3° Histoire et antiquités de la paroisse de Stoke-Newington, 1820 ; 4° Histoire d’Enfield, 1823 ; 5° Histoire de Tottenham, 2° édit., 1840 ; 6° Histoire de Hackney ; 7° quelques autres ouvrages moins importants, tels que le Guide de poche du magistrat ; un Abrégé des droits et devoirs du juge de paix hors des sessions ; un Abréqé de la loi des pauvres, etc. Z.


ROBIQUET (Pierre-Jean), chimiste, né à Rennes le 13 janvier 1780, était le fils d’un imprimeur qui fit tous les sacrifices pour lui donner une bonne éducation et l’envoya fort jeune au collége de Château-Gontier. Cet excellent collège, l’un des plus renommés de la Bretagne, ayant été fermé dès le commencement des troubles de la révolution, le jeune Robiquet revint dans sa famille, et il se destina à l’état d’architecte ; mais à peine en eut-il étudié les premiers éléments que son père et sa mère, poursuivis pour avoir servi avec trop de zèle le parti qui avait succombé au 31 mai 1793, furent emprisonnés et ruinés par la saisie et la confiscation de tout ce qu’ils possédaient. Leur plus grand regret dans cette calamité fut de ne pouvoir continuer l’éducation de leur fils, alors bien loin d’être achevée, et de le voir réduit à entrer dans la boutique d’un menuisier, où il s’était décidé à commencer un rude apprentissage, lorsqu’une bonne parente l’arracha à d’aussi pénibles travaux en le faisant admettre chez un pharmacien de Lorient. Ce fut là que le jeune Robiquet reçut les premiers éléments d’une science où il devait acquérir tant de célébrité. Il n’y resta qu’un an et passa dans la pharmacie de la marine, où les préparations se faisant sur une plus grande échelle, il put acquérir plus d’instruction. Mais ayant alors appris que ses parents venaient de recouvrer la liberté, il se hâta d’accourir auprès d’eux et se fixa à Rennes, où il fréquenta les cours de l’école centrale et fut employé à la pharmacie de l’armée de l’ouest, ce qui le conduisit plus tard dans la capitale pour y perfectionner son éducation pharmaceutique. Il y suivit dès le commencement le cours de Fourcroy à l’Athénée ; puis entra comme pensionnaire dans un établissement que ce grand professeur avait formé avec son confrère Vauquelin pour la fabrication des produits chimiques. C’était assurément la meilleure école qu’il put avoir. Il assistait à toutes les leçons de ces deux célèbres maîtres, et pratiquait souvent en leur présence les plus importantes opérations de la science, ayant à côté de lui des condisciples qui, plus tard, sont devenus également célèbres, entre autres Thénard avec qui il se lia d’une étroite amitié. Cette douce existence, si bien faite pour ses goûts et son caractère, fut interrompue, en 1799, par-l’obligation de se rendre à l’armée d’Italie, où il fut presque aussitôt enfermé dans Gênes, que défendit si glorieusement Masséna, et où il eut à supporter toutes les privations d’un siége. Il profita ensuite de son séjour dans cette contrée pour assister aux leçons du physicien Volta, puis à celles du célèbre anatomiste Scarpa, qui l’étonna par la force, la lucidité de son enseignement, et lui fit concevoir la pensée d’étudier l’anatomie ; mais il ne put supporter l’aspect du sang et d’un cadavres dissection. Revenu d’Italie après la seconde conquête de ce pays, qu’assura la victoire de Marengo, Robiquet eut la satisfaction d’être employé dans sa patrie, à l’hôpital militaire de Rennes, et il profita de ce trop court séjour au milieu de sa famille pour se livrer à l’étude des mathématiques. Il y fit assez de progrès pour se présenter aux examens de l’école polytechnique ; mais au moment où il allait subir cette épreuve avec beaucoup de probabilité de succès, il reçut sa nomination pour l’hospice militaire du Val-de-Grâce à Paris et se hâta de retourner dans ce centre des sciences qu’il n’avait quitté qu’avec peine. Ce fut dans les premiers temps de ce second séjour dans la capitale qu’il organisa, sous les auspices de Virey, une association d’élèves, qui eut par la suite de si utiles résultats, et où l’on remarqua d’abord Clerambourg, Delondre, Lemire, et surtout Cluzel, qui resta son ami jusqu’à son dernier moment. C’est au sein de cette société que fut conçue la première pensée de tant de travaux et de recherches que, plus tard, il a exécutés avec un grand succès. Cependant, sentant la difficulté de concilier les obligations de son emploi au Val-de-Grâce avec le besoin de continuer des investigations chimiques, Il entra dans le laboratoire particulier de Vauquelin, où il put s’y consacrer tout entier ; puis s’étant marié et devenu père de famille, il songea à