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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 38.djvu/126

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1810, in-18, fig. Dans tous ses ouvrages, madame de Savignac a montré un beau caractère et d’excellents principes. Elle a su varier son style suivant qu’elle a écrit pour les enfants, les femmes et les lecteurs d’un âge mûr. Si ses articles littéraires ont pu froisser la susceptibilité de quelques amours-propres, ils ne lui ont point suscité d’ennemis ; car ils sont tout à fait exempts de partialité et de personnalités : la critique y est souvent mêlée de justes éloges. Si elle se montra sévère contre quelques ouvrages de Balzac, tels que la Peau de chagrin, dans le Courrier de l’Europe du 21 août 1831, et le Médecin de campagne, dans le Journal des Dames du 21 septembre 1833, elle ne craignit pas de paraître c anter la palinodie, en donnant dans ce dernier journal, le 30 octobre 1832, un article très-bienveillant sur le colonel Chabert, nouvelle historique du même auteur. Ses idées sur l’éducation, nues à connaître, sont consignées dans un article intitulé l’Asa›-chie en morale et publié en 1832. L’auteur ypasse en revue les diverses éducations plus ou moins frivoles, inconséquentes et contradictoires que l’on donne généralement aux jeunes personnes, sans chercher à les rendre plus vertueuses et plus raisonnables ; et elle y prêche constamment l’amour de Dieu et l’oubli de soi-même. Depuis 1841, la santé altérée d’Alida l’avait forcée de renoncer à ses travaux continuels pour des entreprises littéraires. En 1845, elle publia à Paris 37° le Songe d’une petite fille, in-32, fig. En 1846, pendant un voyage qu’elle lit pour rétablir sa santé, elle s’arrêta à Limoges, où sans doute son père était né, et y publia deux ouvrages : 38° le Chemin de fer, suivi de Il ne fut jamais mentir, in-12, fig. ; 39° les Malheur : fun enfant gâté, suivi de Camoëns, in-18, vignettes. Elle fournit aussi des pièces à une édition des Petits contes d’une mère à ses enfants, par Bouilly et autres auteurs, imprimée à Limoges, in-12, fig. Après avoir passé quelques mois à Tours chez des amis, madame de Savignac revint à Paris et y fit paraître son dernier ouvrage : 40° Almanach des demoiselles pour l’annee18å7, in-16, avec gravures. Elle mourut peu de temps après, dans sa 57’ année. Miger attribne à madame de Savignac des Abrégés de l’histoire de France, de l’Histoire d’Angleterre et de l’Histoire sainte, et 4 volumes de Contes et historiâtes ; mais ces ouvrages ne sont mentionnés ni dans le Journal de la librairie ni dans la France littéraire, à moins qu’ils n’y figurent comme anonymes. Le portrait gravé de madame de Savignac fait partie de la collection de ceux qui accompagnent le tome 1er de la Biographie des femmes auteurs contemporaines. A-T.

SAVIGNY (Christophe de), encyclopédiste, né vers 1510, au château de ce nom, dans le Rhételois. Il était maître de la garde-robe du duc de Nevers (voy. ce nom). Lacroix du Maine nous flpprend qu’il avait composé plusieurs beaux et

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doctes livres en philosophie, grammaire et autres sciences touchant l’instruction de la noblesse, lesquels, ajoute-t-il, « s’imprimèrent en effet à « Paris, selon que je les ai vus en commencer et « tailler les figures d’iceux. » De tous les ouvrages de Savigny, notre ancien bibliothécaire n’en cite qu’un seul, c’est l’onomasticon des mon et dictions de chacune chose, mis par licuz communs : il n’a point été publié ; mais on a de Savigny : Tableauxc accomplis de tous les arts libéraux, contenant une partition desdits arts amassés et réduits en ordre pour le soulagement et pro/it de la jeunesse, Paris, Líbert, 1619 in-fol. (1) de 37 pages, dont dix-huit imprimées ; les dix-neuf autres, ornées de dessins de J. Cousin, sont autant de tableaux gravés en bois, se correspondant de manière qu’un peut les réunir et les assembler. L’édition qu’on vient de citer est la seconde. Papillon, qui donne une description détaillée de ce rare volume (Traité de la gravure en bois, t. 1“’, p. 280-295), fixe la date de la première à l’an 1570 ; mais d’après le silence de Lacroix du Maine, on peut conjecturer avec beaucoup de vraisemblance que cet ouvrage n’a point été publié avant 1584 (2). Les arts dont Savigny donne l’explication sont rangés dans l’ordre suivant : grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, optique, musique, cosmographie, astrologie, géographie, physique, médecine, éthique, jurisprudence, istoire et théologie. Papillon et, comme lui, Isoard de Sales pensaient que c’est dans l’ouvrage de Savigny que le grand Bacon a pris l’idée de son arbre encyclopédique ; mais, en admettant que Bacon ait eu connaissance des Tableauz de Savigny, sa gloire n’en serait point diminuée, puisque c’est pour avoir indiqué le premier l’ordre et la génération des connaissances humaines qu’il a mérité d’être regardé comme le restaurateur des véritables études philosophi ues (voy. Bacon). Mais, d’après M. Brunet, siqla France peut effectivement s’enorgueillir de l’arbre encyclopédique, elle en serait redevable non pas à

Savigny, mais à Nicolas Bergeron, mort en 1584, laissant en manuscrit : l’/lrbre universel de la suite et liaison de tous les arts et sciences. Savigny en a emprunté l’idée de ses Tableaux, qu’il ne publia qu’en 1587 ; et, suivant une note de Mercier de St-Léger, Bergeron revit l’ouvrage de Savigny et en composa même la seizième table. qui concerne la théologie. Voyez une note très-curieuse sur Savigny, dans le Manuel du libraire, lequel renvoie d’ailleurs à un fort bon article de la Biographie ardennaise de l’abbé Bonlliot, t. 11, p. 368-377. On a le portrait de Savigny, debout, présentant son livre au duc de Nevers. W-s.

SAVIGNY (Mama-lunes-Cássn LB Loncin : nn), (1) Un exemplaire de cet ouvrage est indiqué dans le Catalogue et la bibt’ thé d ’ 166.

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(2) Lapremi re édition, suivant M. Brunet, est de Par s, Gaumont, 1687, in-fol.

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