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274 BIA circonspect. Il était ami de la solitude, et cependant d’une gaieté douce, qui se prétait’volontiers aux plaisanteries et aux bons mots ; mais, dans les trois dernières années de sa vie, il tomba dans une mélancolie habituelle, précédée d’une maladie grave, et suivie d’autres infirmités, auxquelles il succomba le 17 février 1749. Ses deux ouvrages les plus considérables sont : 1°* de’gran Duchi di Toscana della real casa de’Mediei, etc., Venise, 1741, gr. in-fol., fig. Les anciens souverains de Florence y sont surtout considérés comme protecteurs des lettres et des arts ; mais ce volume, magnifiquement imprimé, fournit à l’l1is·. toire littéraire d’Italie (peu de faits qu’on ne puisse 1 trouver ailleurs à moins e frais. 2°* Della Satira italiana, trattato, Massa, 1714, in-4o ; Flo1·ence, 1729, in-4o, ouvrage de critique généralement estimé et regardé comme classique. Dans la seconde édition, l’auteur y a joint une dissertation italienne sur l’Hypocrisie des gens de lettres, où il dévoile, avec une simplicité un peu maligne, l’art qu’emploient quelques petits hommes pour paraître grands ; mais il parait que ’depuis 1724, où sa dissertation fut écrite, cet art a fait de grands progrès. 5°* La Cantica de’cantici di Salomone, tradotta in versi toscani, con annotazioni, Venise, 1755. La plupart de ses autres écrits ne sont que des opuscules, tels que des notices biographiques, des éloges, des leçons sur plusieurs morceaux du Dante, du Bembo, de monsig. de la Casa, lues publiquement dans l’académle florentine, etc. Plusieurs sont insérés dans la collection en 5 vol. intitulée : Prose Rorentine, Venise, 1754, in-4o, et les autres dans °dit’férentes collections. Quelques recueils de poéales contiennent aussi de ses vers. G—É.

BIANCHINI (JEAN-Fon-rmv.vr), philosophe et médecin italien qui eut de la réputation dans le 18°* siècle, naquit en 1720, à Chieti dans le royaume de Naples, lit ses études, prit ses degrés dans la capitale, et y exerça même pendant quelques années la médecine. Il passa ensuite à Venise, d’où, s’étant fait connaître avantageusement, il fut appelé, en 1759, à Udine en qualité de premier médecin. Il y resta jusqu’en 1777. Alors, ayant été nommé premier professeur de médecine pratique dans l’université de Padoue, il alla s’y établir. Il avait été reçu de l’académie d’Udine ; il le fut aussi de celle de Padoue, alors nouvellement créée, et mis au nombre de ses vingt-quatre pensionnaires. Il ne jouit pas long., temps de sa pension, et mourut le 2 septembre 1779. Il laissa plusieurs opuscules qui prouvent beaucoup d’érudition et de savoir : 1° Saggi di esperieuxe intorno la medeeina elettrica faite in Venezia da alcuni amatori di lisica, etc., Venise, 1749, in-4o. L’auteur y combat ce que deux médecins de Venise et de Bologne avaient écrit en faveur de la médecine électrique, etc. 2°* Lettere medico-pratiehe intorno à l’indole delle febbri maligne, etc., colla storia de’vermi nel corpo umano, dell’uso del mereurio, Venise, 1750, in-8o. 5°* Traduzione delle lettere sopra la forza della immaginazione nelle donne incinte, Venise, 1751, in-8o. 4°* Osservazioni intorno all’uso della elettricità celeste, e su l’origine del fume Timaoo, Venise, 1754, gr. in-8o*. 5°* Diseorso sopra la fluo BIA fla, detto null’accademia d’Udine, etc., Udine,1’t39, in-8o. 6°* Elogio del signer Carle Fabrixi, dette sell’ aceademia d’Udine. 7° Su la stedieina di Asete-BIANCHO, ou BIANCO (Annan ), géographe de Venise, a vécu au commencement du 15e siècle. Il est connu par un recueil de cartes hydrographiques, resté pendant longtemps en oubli dans la bibliothèque de St-Marc, et qui porte en tète : Andreas Bianeho de Venelis ine facil, IGOGCXXXVI. L’abbé Morelli, conservateur de cette bibliothèque, le communique à Vicenzo Formaleoni ; et ce dernier en a copié trois cartes, qu’il a publiées à Venise, en 1785, avec une dissertation assez longue que l’on trouve à la suite d’un petit ouvrage intitulé : Saggio sulla nautiea antiea de’Veneziani. La date de ce recueil de cartes est antérieure de plusieurs années à la découverte du cap de Bonne-Espérance, et précède de cinquante-six ans celle de l’Amérique, puisque Christophe Colomb ne vit cette partie du globe, pour la première fois, que le 11 octobre 1191 Le principal mérite des cartes de Biancho est de nous faire connaître l’étendue de la navigation des Vénitiens avant la découverte du nouveau monde. Ils avaient quelques notions sur les côtes de la mer d’Allemagne et de la Baltique. Il parait cependant qu’ils les fréquentaient peu ; car les cartes de ces mers, comprises dans le recueil de Biancho, sont s très-imparfaite :. Les côtes de la Méditerranée y sont représentées avec de grands détails et beaucoup ¤ d’exactitude, relativement à l’ancienneté de l’ouvrage ; mais celles de la mer Noire, où le commerce était alors très-florissant, doivent être plus fidèlement tracées qu’on ne pourrait le-faire aujourd’hui,

que l’accés nous en est fermé. Une des cartes pu

bliées par Formaleoni contient les côtes occidentale d’Europe et d’Afrique, depuis le cap Finistère just qu’au cap Bojedor ; elles y sont figurées avec exac ; titude. Les iles Canaries, Madere, Porto-Santo et les i Açores s’y trouvent aussi : ces différents groupes d’tles sont séparés d’une manière très-distincte ; mais les îles de chaque groupe, et principalement les E Açores, sont mal placées, les unes par rapport aux

autres. On voit à une grande distance, à l’ouest

ces dernières, une lle très-étendue, appelée Antilles. r et le commencement d’une autre ile nommée ü l¢ Man Satanaœio. La conformité du nom d’Astilli¤ avec celui des iles Antilles, situées dans le golfe dll > Mexique, a fait soupçonner à Formaleoni que l’°¤ aurait pu avoir connaissance des lies de l’Amé1’1°l¤* i avant Christophe Colomb. Le savant Buachtà dm P un mémoire lu à la première classe de l’Institut» 1° z inséré dans le 0e volume de ses Mentoiregacombattu victorieusement cette martien ; il rapptm qu’elle a sont indiquées sur une carte faite ttllll i Venise, en 1567, par François Picigano, l¤*l“’n° avait passé dans la bibliothèque de Parme. Il est t remarquer que cm mêmes iles se trouvent sur t¤¤· tes les cartes les plus anciennes, et c’est probabl¢·· t ment en les copiant que Martin Behaîm 8 Pm h même lle d’Antillia, qu’il a placée sur sot ! Shi" l’aitàNII’emherge¤1402.G’It