Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 44.djvu/158

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VO ! ansi la mort dûiûll père, ol·(10ll¢ ans quand il perdit sa mère. néo Constance de llailly.·ll fut élevé 10l| les yeux d’un oncle, le marquis de Pauliny-d’Argenson, gouverneur de l’arsenal de Paris et à qui la bibliothèque de ce nom dut presque toutes ses richesses. À la mort de ce parent, son neveu était déjà entré dans la car» rière militaire, avec le grade de lieutenant au 18° régiment de dragons. Vers la même époque le jeune Voyez lit dans le Levant, avec le prince de Laval, un voyage d’instruction. Au retour, il suivit à l’université de Strasbourg les leçons de droit public d’un renommé juriste, Koch, dont les ouvrages de droit international font encore autorité. Préparé par ces fortes études, dütrgensonk fut, lui aussi, un des premiers témoins de la révolution de 1789, dont il lui fut ilonnéde suivre les luttes et les développements. Possesseur, àdix-huit ans, de plusieurs terres titrées et d’une fortune territoriale des plus vastes, gouverneur héréditaire de Vincennes, lieutenant général et grand bailli de Touraine, on pouvait s’attendre à ce qu’il combattit les princi · sur lesquels allait se fonder une société nouvell : Ce fut le contraire qui arriva. Membre du club breton, aide de camp de Wittgenstein, puis de Lafayette, lorsque l’en nenni menaça d’envahir la frontière, il était a Givet en mai l79i pour y organiser la garde nationale mobile. Président, par le privilège de la naissance. de la noblesse de Touraine, son âge fut sans nul doute le seul obstacle à son élection à l’assemblée constituante qui vit siéger tant d’autres membres de cet ordre. Lorsque l’émigration de la noblesse commença, d’Argenson ne quitta la France que pendant quelques semaines, et seulement pour conduire en Angleterre une de ses sœurs. Cependant le moment vint où le titre d’aide de camp de Lafayette lui valut d’être dénoncé à la convention par André Dumont, comme ayant été trouvé possesseur des rtraits de la famille royale qui il us traient une ligochure en vente alors chez les libraires. Echappé néanmoins à la prison. il vint vivre en Touraine. C’est alors qu’il épousa la princesse de Broglie issue des Rosen de Suède, venus en France pendant la guerre de trente ans. lille était veuve du prince Victor de Broglie, une des victimes des troubles révolutionnaires. Voyez d’Argenson se fit le père de ces enfants en bas âge et les sauva de la prescription, lui-mèino s’appliqua tout entier et exclusivement aux travaux agricoles et industriels. Il entreprit d’exploiter directement, et suivant feapression d’un de ses biographes, pour ainsi dire manuelle mont, plusùeursdesesdomainesenPoitou eten Alsace. Tous ses essais ne réussirent pas également, cependant on lui dutde meilleurs assolements, de nouveaux instruments aratoires. des prairies artificielles appliquées en grand, des avenues de pins, la-où jadis ne se rencontraient que de vastesétenduss de landes, et surtoutXLIV.

V0 ! ’ U3 trésor nouveau pour la France -··· l’introduction de moutons mérinos. dont un des premiers il réunit un troupeau. Il ne êt pas moins pour l’industrie. Il, imprima une ive impulsion aux travaux de ses forges qu’il voulut dobr des procédésurécaniquesenusageen Angleterre : de l’atlinage à la houille, des laminoirs pour la fabrication de la tôle et du fer-blanc, etc. Plusieurs années s’écoulèrent dans ces sages et utiles loisirs auxquels son nom même devait l’arracher. Napoléon, qui tenait a fondre les grands souvenirs du passé dans la France nouvelle, n’eut garde de l’oublier. D’abord en sa qualité de président de canton, d’Argenson dut assister au sacre, et à deux reprises différentes (en 1803 et en ttttltl) il fut appelé à présider le collège électoral de la Vienne. Choisi lors d’une de ces solen— ’ nités politiques pour aller com Iimenter l’empereur, il le fit (26 mars 1105) en des termes enthousiastes. u Sous le règne de Votre Majesté, disait-il, chaque jour voit naître un nouveau bienfait ; les pères reconnaissent la sagesse des institutions que vous avez destinées ir l’instruction de leurs enfants ; les propriétaires concourent avec confiance a vos vues [pour la formation d’un cadastre ; les vil es dont les manufactures font la richesse vous doivent de puissants encouragements. s C’était résumer certains bienfaits du premier empire. Bientôt après (mai ttl09), il fut appelé à la [préfecture des Deux-Nethes. Son arrivée coïnci a avec la guerre ; c’était au moment de l’invasion des iles de Zud-Ileveland et de Walcheren (i" août 1809) par les Anglais. Anvers semblait menacée : d’Argenson prit une rt active aux travaux de défense de cette phee, qui cependant ne fut pas attaquée, les Anglais, décimés par les üèvres de la Zélande. s’étant enfin décidés à se retirer, âprès la destruction de Flossingue pour tout rés tat Quant au nouveau préfet, il débutait comme administrateur dans des circonstances difficiles. Napoléon, qui venait de sentir tout le prix de la situation d’Anvers comme place de guerre et comme poste maritime, ordonna (25 septembre 1809) d’immenses travaux r s’agrandisse ment et de défense. Il en résulta d’utiles occupations pour les ouvriers. mais aussi des charges pour la bourgeoisie et le commerce qui murmuraient ; puis on reqriérait violemment, pour le service militaire, les jeunes Anversois, enfin, on mandait à Paris, pour neutraliser leur influence, les particuliers riches et suspects de peu de dévouement pour la France. D’Argenson s’efl’orçait de tenirla balance entre les intérêts opposés. La tache était difficile les mesures mêmes qu’il proposa en deux occasions différentes devaient être repoussées. La fièvre emportait par centaines les Espagnols employés aux digues de l’Escaut ; le préfet pensa que l’on pourrait employer a les vétir les draps anglais saisis en contrebande. La proposition n’eut d’autre réponse que l’ordre immédiat de bruler 20