Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 44.djvu/20

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de laquelle sont sortis les Zamoyski et les Gomolinshi. Vladislas se jeta sur les terres des chevaliers, et les força de demander une tréve qui leur fut accordée. l’amenant son armée à Cracovie. il passa par la Silésie, qu’il ravagea, afin de punir es princes salésiens qui l’avaient abandonné. Après avoir donné ses derniers avis à son fils, Vladislas mourut à Cracovie, le 2 mars 1333, dans la 73° année de son age. Il fut enterré dans l’église cathédrale, où l’on voit encore son tombeau. La nature lui avait refusé les avantages extérieurs ; mais elle l’en avait bien dédommagé en lui accordant avec largesse des dons plus précieux. Ce prince était libéral, prudent, actif et courageux. Il oubliait facilement les injures ; son abord était aisé : il était afïable envers tous ; et l’on ne résistait point a l’entrainernent de sa dou·, ceur et de sa bonté. Dans les circonstances les moins prévues, il prenait aussitôt sa détermination ; et sa présence d’esprit ne l’abandonnait pas dans les plus grands dangers. La fortune lui fut souvent infidèle ; mais dans les situations les plus difficiles, il ne manqua jamais de prudence ni de courage (voy. Du rétablissement de la Pologne, aou Vlodialoa Lakieuk, par Joach. Lelewel, Varsovie, 1826). G-r.


VLADISLAS V (Voyez Iaonnwnl. Ce prince eut deux fils qui lui succédèrent l’un après l’autre, Vladislas VI et Casimir IV.

VLADISLAS VI naquit le 3t octobre M24, de Vladislas Jagellon, a ors âgé de soixante-dix ans, et de Sophie, princesse russe, quatrième épouse du roi. La naissance d’un héritier du trône, attendu depuis tant d’années, causa une joie universelle en Pologne. Le père envoya aussitôt il Rome prier le pape Martin V de vou oir bien être le parrain de l’enfant ; ce qui fut agréé. Jagellon, profitant de l’heureuse disposition où il voyait la Pologne. proposa à la diète de reconnaître son fils pour son successeur. La diète y consentit, et le décret qu’elle rendit à cette occasion fut confié à Zbignée, évêque de Cracovie, avec ordre de ne le remettre au roi qu’après que celui-ci, de son côté, aurait solennellement confirmé d’anciens privilèges. Le monarque. qui ne paraissait point disposé à cette confirmation. chercha a gagner les membres influents du sénat, espérant obtenir ce qu’il désirait, sans consentir aux demandes de la nation. Le 25 avril M.26, la diète étant rassemblée, Jagellon la pria de lui remettre par écrit la nomination de son fils pour roi de Pologne. Zbignée, se levant, dit : « Voilà le décret signé par les prélats, les grands et les barons du royaume ; je le rends à la diète, puisque le roi c ne tient point ce qu’il nous doit. • Aces mots, les nobles firent le sabre, jettent de grands cris, arrachent le décret à Zbignée, et le déchirent. Jagellon se retira triste et abattu. Cependant il vint a bout de son dessein. Les grands se laissèrent gagner l’un après l’autre ; l’enfant royal fut reconnu pour successeur de son père, et il

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n’en couta i celui-ci que quelques Iargesses et des emplois accordés aux courtisans. Jagellon étant mort le 3l mai tt3t, son fils aîné, Vladislas, fut reconnu et couronné roi, malgré les réclamations et les cris violents de trois gentilshommes, qui, dans cette circonstance, donnèrent un nouvel exemple des désordres si souvent funestes à la Pologne. En M38, les Bohémiens étant divisés, les uns ayant élu pour roi Albert. duc d’Autriche, et les autres le prince Casimir de Pologne, qui n’était âgé que de treize ans, Vladislas entra en Silésie (pour soutenir par la force des armes les droits e son frère cadet. Alin de terminer ces différends, les ambassadeurs d’Albert et de Vladislas se réuniront à Breslau, en M39. Albert olïrait sa fille aînée ir Vladislas, et la cadette à Casimir, qui devait succéder à son beau-père dans le royaume de Bohème. La mort d’Albert prévint l’issue de cette négociation. À la place de ce prince, qui était aussi roi de Hongrie, es grands de ce royaume offrirent leur tronc vacant à Vladislas, qui n’accepta qu’après avoir longtemps repoussé leurs instances ; ayant quitté la Pologne pour ne plus y rentrer, il se ren à en Hongrie (voy. Laonsrlas IV). G—V·.


VLADISLAS VII, roi de Pologne, naquit en 1595, de Sigismond III et d’Anne, archiduchesse d’Autriche. Après la mort de son père (30 avril 1632), il y eut un court interrègne, qui fut moins orageux qu’on ne l’avait craint. Déjà du vivant du père, Gustave-Adolphe, roi de Suède, excité par es dissidents, avait aspiré au trône de la Pologne. Un bruit prématuré ayant fait croire que Sigismond était mort, un agent de Gustave s’empressa d’écrire aux sénateurs et aux nobles pour leur recommander son maître, ce qui indigna tellement Sigismond et la nation polonaise, que ces lettres furent publiquement brûlées à Varsovie. Cette imprudence lit tomber le rti suédois. Christophe Radziwil, qui s’était d’aE»rd mis à la tète de ce parti, vint franchement trouver Vladislas ; ayant obtenu de lui l’assurance que sous son règne les dissidents jouiraient une certaine liberté, il lui promit sa voix et celle de ses amis. Le roi de Suède avait des partisans dans la Grande-Pologne ; afin de leur oter toute influence, on décida dans les diétines qu’aucun étranger ne serait élu roi. L’élection ayant été indiquée pour le 25 septembre 1632, le prince Radziwil, qui voulait arracher au nouveau monarque des concessions plus étendues, se présenta à Varsovie, à la tête de 5,000 hommes à cheval ; mais le parti catholique en amena i5,000, et Vladislas ut unanimement proclamé, sur la simple promesse que, pendant son règne, il s’ell’orcerait de satisfaire les partis, et de ramener l’union dans le royaume. Il fut couronné le 6 février 1633, après avoir juré les pam : menu. Les principaux points étaient qu’il conserverait religieusement es droits et les libertés de la nation ; qu’il tiendrait l’armée sur un pied