Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 44.djvu/492

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« naïves, piquantes, fixent l’attention du lecteur. « On les relit ; on ne les quitte qu’après les avoir

  • « apprises par cœur. » - La Nouvelle bibliothèque

des belle :-lettres. annonçant l’édition de Wcrnicke publiée par Itamler, dit : « Wernicke « s’était créé lui-même ; il avait étudié les anciens et les modernes. Ses voyages et certaines « positions heureuses dans le monde avaient contribué au développement de ses belles facultés. « Ses écrits font voir que, sans copier, il puisait « dans son cœur et dans le fonds de ses observations. Sa gaieté et une certaine causticité le s dirigèrent vers l’épigramme. » Hottinger, dans Sun Parallèle des poële : allemands mrec les Grecs et ln Romains, dit : ¢ Après Hagedurn et Haller, a nous avons vu paraître parmi nous les plus « grands poëtes dans tous les genres. Dans celui u de Yépigramme, nous plaçons avant les autres « Logan et Wernicke. Le premier a plus de « finesse, celui-ci plus de poids et de orce. Il « est toujours égal à lui-même : et si l’un d’eux « mérite d’être appelé le Martial allemand, c’est « assurément Wernieke. Il n’a point, il est vrai, « le ton léger, facile. varié, du poete romain ; « mais sa pensée est beaucoup plus énergique. » Lessing lui a aussi donné de grands éloges. Selon Kuttner (Caractères des poêles allemands), oz Yesprit de Martial reposait dans Wernicke ; et « celui-ci a l’avantage qu’on peut le lire sans « rougir, sans rencontrer une expression libre « ou à double sens. Il avait scrute les mystères « du cœur humain beaucoup «plus profondément « que Logau ; et ayant vécu ans les rangs élevés de la société, il a un tact qui manque à « celui-ci. » On trouve les principales épigrammes de Wernicke dans les recueils de littérature et les Autlaologies de Joërden, de Schutz, de Haug et de Weisser. G-v.


WERNSDORFF (Gottlieb), philologue, naquit en 1668 à Schœnefeld, dans la Saxe. Ayant achevé ses études à l'académie de Wittenberg, il embrassa la carrière évangélique, et fut pourvu d'une chaire de théologie qu'il remplit avec une rare distinction. Les premières dignités ecclésiastiques devinrent la récompense de ses talents et de son zèle pour la religion réformée. Il mourut le 1er juillet 1729. Wernsdorff était un des partisans les plus zélés de l'orthodoxie protestante, et eut de fréquentes disputes avec un de ses confrères qui voulait rétablir l'union entre les Églises réformées. Outre quelques oraisons funèbres, entre autres celle de Conr.-Sam. Schurtz-fleisch (voy. ce nom), et des harangues académiques, on a de Gottlieb une foule de thèses et de dissertations. Dans sa thèse sur l'indifférence en matière de religion, il s'était proposé de réfuter quelques-uns des principes mis en avant par J.-Fréd. Ludovici, professeur à l'académie de Giessen, et dont la conséquence immédiate était de proclamer l'inutilité du culte extérieur. Le succès qu'elle obtint engagea l'auteur à revoir

son travail et à lui donner plus de développement. Il le fît reparaître sous ce titre : Brevis et nervosa de indifferentismo religionum commentatio, Wittenberg, 1716, in-8o, inséré dans le tome 2 des Disputationes Wernsdorfianœ, et traduit en allemand par God.-Chr. Glaudius, Wittenberg, in-8o, et 1734, avec un nouveau frontispice. Tout en louant l'ouvrage de Wernsdorff, Reimann lui reproche d'avoir fait un usage trop fréquent de l'ironie dans un sujet aussi grave, et de s'être permis contre son adversaire des railleries extrêmement piquantes, et qui s'accordent mal avec l'esprit de la charité, base du christianisme. Les nombreuses Dissertations de Wernsdorff ont été recueillies par Ch.-H. Zeibich, Wittenberg, 1736-1737, 2 vol. in-4o, précédées de la vie de l'auteur. Les plus intéressantes sont : Du recensement général ordonné par Auguste ; Recherches sur Apollinaire de Laodicée (voy. ce nom) ; Des fanatiques de Silésie, et spécialement de Quir. Kuhlmann (voy. ce nom) ; Du sabbat des Gentils ; l'Histoire de la confession d'Augsbourg vengée de quelques critiques récentes ; De la circoncision ; De l'ouvrage du Vrai christianisme, par J. Arnd (voy. ce nom) ; De l'indifférence religieuse et de l'autorité des livres symboliques ; De l'origine et des progrès de la réforme de Luther ; Des avantages de la réformation pour l'Église et pour l'État ; De l'impossibilité de réduire aux principes de la confession d'Augsbourg les principes de la réformation opérée par Calvin, etc. Wernsdorff est le chef d'une de ces familles privilégiées où les talents sont héréditaires. Ses trois fils, à son exemple, se sont distingués dans la double carrière de l'enseignement et de l'érudition.


WERNSDORFF (Gottlieb) l’ainé, né en 1710 à Wittenberg, fit ses études à l’université de cette ville, et y reçut le grade de docteur dans la faculté de philosophie. Nommé professeur de littérature sacrée au gymnase de Dantzig, il obtint, dans la suite, la chaire d’éloquence et d’histoire et s’acquit par ses nombreux travaux une réputation fort étendue. Son édition des Poésie. : de Philé (voy. ce nom) fut un important service rendu à la littérature grecque. Il venait de mettre la dernière main à celle des Haranguea d’Himerius (voy. ce nom). qui l’avait occupé longtemps, et qui devait lui donner de nouveaux droits à la reconnaissance des hellénistes, quand il mourut le 23 janvier 1774, à l’âge de 64 ans. Son travail sur }limerius’ne parut que seize ans après sa mort, en 1790, *par les soins de J.-Christian Wernsdorff, son frère (1). Parmi l es autres ouvrages de Gottlieb, on se contentera d’indiquer : 1° De constítutiouum aposlolicarum origine contra Guil. Whiston., Wittenberg, 1739, in-4o ; 2° Dissertalio laùtoríca de Silverío et I/’igilio PP. MM. et pozizsimum illíus in Imac lolo anathemale ; in qua (1) Et d’B est-Frédérl l ditäelt ll Réprtoin de liîårlzãro ¢ :.cteltu, p. ’lfi’ “mma Q G,