Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/132

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terrains de Cisyque dans toute leur étendue ; il a trouvé la fièvre dans la grotte humide où les gens du pays placent le mauvais génie. Toutefois, il a fallu songer à se remettre en route. Nous sommes allés prendre congé du cadi, qui lui-même allait partir pour tenir les assises à Penkertak, à cinq ou six lieues d’Artaki, sur la côte de la mer de Marmara. Nous avons vu emballer les tapis, les sophas, les coussins, les larges plats étamés, une nombreuse collection de chiboucs, des tasses et des vases de cuivre et d’argent. Tout cela est porté sur des mulets et voyage avec le cadi. Une multitude d’esclaves et de serviteurs doivent former le cortége du juge musulman. Il nous a reçus au milieu des préparatifs de son départ : je lui ai rappelé la note qu’il m’avait donnée la veille pour l’ambassadeur de France, et qui était d’abord destinée à l’ambassadeur d’Angleterre. Il à persisté à croire qu’il importait peu qu’elle fut remise à l’un ou à l’autre. J’ai cru devoir ajouter que le ministre français n’était peut-être pas auprès du divan une bonne recommandation pour obtenir la magistrature de Jérusalem, car la France est chargée de défendre les intérêts des chrétiens latins dans la ville-sainte, et le divan ne verrait pas sans quelque défiance que l’ambassade française voulut y faire nommer un cadi. « Hé bien, m’a-t-il répliqué que l’Angleterre me fasse nommer cadi de Jérusalem, si elle le peut, ou que la France obtienne-