Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/168

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reurs, celles de Diane, de Junon, de Pallas ; Hélène, représentée dans tout l’éclat de sa beauté, 
Hercule, dans l’attitude de la force, Paris offrant
 la pomme à Vénus ; beaucoup d’autres chefs-d’œuvre
 renommés chez les anciens, furent jetés au four
neau et convertis en monnaie grossière. Telle était
 la barbarie de cette multitude de croisés, venus des 
beaux pays de France et d’Italie, où, par un contraste que le temps seul pouvait produire, les arts
 et les prodiges qu’ils enfantent sont aujourd’hui
 l’objet d’un culte public.

De tous les anciens monumens qui se trouvaient 
réunis dans l’Hippodrome, trois seulement sont restés. Je vous parlerai d’abord de l’Obélisque, renversé par un tremblement de terre et relevé sous le 
règne de Théodose ; lorsqu’on aura pu déchiffrer 
les hiéroglyphes gravés sur ses quatre côtés, on saura 
à quelle dynastie de rois il appartient, et s’il ornait 
les places publiques de Thèbes, de Memphis ou
 d’Héliopolis. Ce monument est composé de deux
 parties bien distinctes, et nous présente à la fois
 le caractère et le génie de deux peuples. À voir 
l’Obélisque dont la masse est imposante, et sur
 lequel sont gravés quelques signes qu’on ne comprend plus, on ne peut méconnaître la grandeur et
 la sagesse mystérieuse de la vieille Égypte. À voir
 le piédestal chargé de trophées et d’inscriptions fastueuses, qui ne reconnaîtrait pas la vanité des Grecs
du Bas-Empire ?