Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/215

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a été aussi funeste à ces pauvres animaux qu’à l’empire ottoman. Toutefois, ils supportent assez bien leur sort, et leur race ne manquera pas de se multiplier de nouveau. On m’a rapporté plusieurs de leurs gentillesses, qui auraient pu vous amuser ; mais je ne peux suffire à raconter tout ce que je vois, tout ce que j’entends. Je regrette que parmi ces gardiens de la capitale musulmane, on ne retrouve ni le chien du berger ni le chien de l’aveugle ; ils sont tous de la race des chiens loups, la plus grossière et la plus hideuse de toutes les races canines.

Les Turcs n’ont jamais de chiens dans leurs maisons, parce qu’ils les regardent comme des animaux immondes ; ils prennent pourtant quelque soin des chiens qui habitent les places publiques. On remarque en général, parmi les Osmanlis beaucoup de bienveillance pour les animaux. Il est rare de voir dans les rues de Stamboul des bêtes de somme, accablées de coups et succombant sous leur fardeau comme cela arrivé trop souvent dans nos cités. Un Turc regarde son cheval ou son chameau comme le compagnon de ses fatigues ; il a des discours et même des chansons pour ranimer leurs forces épuisées, et presque, jamais il ne le frappe du fouet et du bâton. Des personnes dignes de foi m’ont assuré que la mosquée d’Achmet renferme un hospice pour les chats ; je n’ai pu vérifier un fait aussi curieux, attesté par quelques voyageurs modernes ; mais