Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/294

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lais commencer par-là mes tournées sur les rivages asiatiques.

La montagne du Géant (Youka-Daghi en langue turque), est la plus haute montagne du Bosphore. Toutefois, d’après le calcul de M. le comte Andréossy, sa hauteur n’est que de cent quatre-vingt-six mètres au-dessus du niveau de la mer. Pendant que vous étiez à Thérapia, vous pouviez voir cette montagne de la fenêtre de votre chambre. Je vous félicite d’avoir renoncé au projet que vous aviez de la visiter, car elle ne vous eût rien offert qui eût pu vous dédommager de la fatigue. Nous avons débarqué auprès des fours à chaux qui sont au bas de la montagne, et nous avons vu à notre gauche, un peu plus loin que les fours, une batterie qui fait face à la batterie de la rive d’Europe. Deux chemins conduisent au tombeau du Géant, l’un du côté de la mer, est un sentier tortueux qui s’allonge sur les flancs de la montagne à travers les chênes et les arbousiers ; l’autre, du côté de l’Échelle du Grand-Seigneur, est un chemin facile et bien tracé par où peuvent monter les arabats. Nous avons pris ce dernier chemin, quoique le plus long, parce qu’il semble avoir été fait tout exprès pour les malades.

Je ne vous dis rien de la vue magnifique qu’on découvre du haut de la montagne du Géant ; l’Euxin et et le Bosphore ; Stamboul, Scutari et la Propontide sont autant de spectacles que vous connais-