Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/319

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ici d’extraordinaire ; ce sont des édifices en bois élégamment construits, avec des terrasses ornées de peintures, avec des plafonds dorés, des murs bariolés de paysages ; on y voit des bassins de marbre, des jets d’eau, des bains soutenus par de petites colonnes de porphyre, le tout accompagné de sentences du Coran tracées en lettres d’or ; le kiosque est ombragé par des sycomores, des platanes, des sapins ou des tilleuls ; ajoutez à cela des sentiers à petits cailloux semblables à des mosaïques, un parterre rempli d’œillets, de jasmins, de tubéreuses, et d’anémones ; là brille surtout la tulipe, car aux yeux des Turcs la tulipe est la reine des fleurs. Des nattes d’Égypte, des tapis persans, des divans recouverts en satin ou en cramoisi composent d’ordinaire l’ameublement d’un kiosque. Telles sont en général ces maisons de plaisance tant vantées. Les plus beaux palais n’ont point de parcs ; seulement quelques uns sont entourés de jardins. Ces jardins ne méritent point d’être remarqués ; il ne faut y chercher ni dessins, ni découpures élégantes, ni berceaux, ni allées, ni bancs de gazon ; les amateurs ne retrouveraient là rien de ce qu’on admire dans nos beaux jardins de France et d’Angleterre.

Quand l’ambassade turque revint de Pétersbourg, Mahmoud qui n’a jamais rien vu de plus beau que ses maisons de plaisance, demanda à Khalil-pacha qui est aujourd’hui capitan-pacha, si le palais