Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/352

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ouvrages hydrauliques à l’aide desquels on abreuve la capitale des Osmanlis.

Les voyageurs ont parlé d’un corps de fontainiers chargé de veiller à la conservation des aqueducs et des pyramides qui concourent à la conduite des eaux : cela n’empêche pas que tous ces ouvrages hydrauliques dépérissent chaque jour ; on laisse perdre beaucoup d’eau dans le trajet de Belgrade à Stamboul ; les Turcs font pour les aqueducs ce qu’ils font pour les forteresses ; ils se contentent de les blanchir, et pour le reste ils s’en rapportent à la providence. Je voudrais que le sultan Mahmoud portât ses idées de réforme sur un point d’où peut dépendre le salut de la capitale ; il serait à désirer, comme vous l’avez remarqué dans une de vos lettres, que l’ennemi ne pût faire mourir de soif les habitans de Constantinople en brisant un aqueduc. Les empereurs de Bysance, plus prudens que les empereurs de Stamboul, entretenaient au sein de la capitale de vastes citernes qui recevaient l’eau du ciel et d’autres eaux apportées par des conduits souterrains ; ces citernes étaient comme des bassins de réserve pour les temps de siège.

La capitale musulmane n’a de l’eau que pour vivre au jour le jour ; en cela, comme en toute chose, la caravane ottomane semblé n’aimer que ce qui est passager comme elle ; demain si les sources tarissent, si les eaux sont détournées de leurs cours, la caravane emportera ses tentes et s’en ira chercher