Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/78

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vertes de frais gazons et d’arbustes verdoyans ; avant de se jeter dans l’Hellespont, il se partage en deux branches dont l’une parait avoir cinquante ou soixante pieds de largeur. Je dois vous dire pour compléter ce chapitre géographique, que le fleuve Praxius n’est appelé ainsi que par ceux qui ont lu Strabon, at que les Turcs du pays ne le connaissent que sous le nom de Bergas Mendere, ribière de Bergassi..

Nous avons repris la route de Lampsaque qui n’offre rien de remarquable. Le pays est couvert de bois taillis ; les chemins y sont mieux entretenus que dans les autres parties de l’Anatolie. Nous avons rencontré plusieurs chariots à quatre roues, chargés de grains et d’autres denrées. Méhémet nous à proposé de faire une halte auprès d’une belle fontaine et nous a offert de partager avec nous son déjeuner, ce que nous avons accepté. Notre pauvre compagnon de voyage, en se remettant en route, s’est retrouvé aux prises avec ses coliques de ma veille ; il a appelé son charretier dont il s’est fait accompagner, et celui-ci lui a dansé de nouveau sur le ventre et sur l’estomac. Le malade a reçu cette fois peu de soulagement de son remède accoutumé. Il a voulu remonter à cheval et n’a u se tenir sur sa selle : il s’arrêtait à toutes les fontaines, à tous les puits qui se trouvaient sur notre chemin. Sa figure blême, son air abattu, nous faisait pitié : il s’est couché à l’ombre d’un chêne touffu, et c’est