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DÉPART DE CONSTANTINOPLE. — ARRIVÉE AUX DARDANELLES.

18 octobre 1830.

Nous nous sommes embarqués hier à trois heures après-midi, à bord d’un petit bâtiment génois, qui était a l’ancre devant Tophana. La brise était favorable, et nous n’avons pas tardé a voir fuir derrière nous, à gauche la Tour de la fille (Kyz-Koulleci), et les cyprès de Scutari ; à droite, le jardin et les murs du Sérail, au sud-est, devant nous se montraient les îles des Princes que je regrette de n’avoir point visitées ; et plus loin, le golfe de Nicée, qui nous rappelait des souvenirs historiques des croisades. Il était six heures quand nous sommes arrivés en face de San-Stéphano. À cette distance, la capitale musulmane n’apparaît point au voyageur comme nos grandes cités d’Europe, presque toujours cachées dans d’épaisses vapeurs, et dans des nuages de fumée ; un ciel pur éclairait l’horizon de Stamboul, et le soleil couchant jetait ses flots d’or sur les minarets et les