Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 3.djvu/26

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sommes lecousin de cet apologue, et le vent du nord représente la multitude, dont il faut surtout éviter la présence dans les affaires politiques. »

La comparaison nous a paru fort ingénieuse et pleine de justesse. J’ai promis au mollah de faire connaître en France son apologue du Cousin, à condition qu’il parlerait aux ulémas du Conseil des rats de notre bon La Fontaine. La conversation, qui à roulé quelque temps sur ce sujet, paraissait beaucoup l’intéresser, lorsqu’on est venu le chercher pour aller à la mosquée. Voyant que je me disposais à sortir, il m’a invité à rester encore, et nous a dit du ton le plus poli « S’instruire n’est-ce pas prier ? » Comme nous prenions congé de lui, il nous a reconduits jusqu’à la porte, ce que les Turcs font rarement pour les chrétiens.

On croit généralement en Europe que les Turcs ne sont pas polis on se trompe. Il est vrai que ceux que j’ai vus sont des gens bien élevés, et qu’on ne doit pas juger toute la nation par ce qu’on appelle la bonne compagnie. Mais ce qui me fait croire que les habitudes de la politesse sont plus répandues qu’on ne pense, c’est que les Osmanlis ont plusieurs ouvrages fort estimés sur des déférences et les égards que les hommes se doivent entre eux dans leurs rapports habituels. En parcourant le catalogue de la bibliothèque du sérail et celui de plusieurs autres bibliothèques de la capitale, j’ai remarqué les titres