Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/121

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Cette marche dans l’Est qui, disait Rossel, avait été gâchée, fut également indiquée par Lullier, officier de marine ; que le désespoir de la défaite jeta vers la commune et que l’affaire du Mont-Valérien (où il engagea sur la parole d’honneur du commandant de ce fort la première sortie contre Versailles dans un désastre), rendit depuis sujet à des accès terribles.

Lullier avait dès le 25 novembre 1870, envoyé le plan suivant auquel il avait une confiance profonde et qui resta sans réponse.

Il est curieux de voir aujourd’hui combien il eût été facile au moins d’essayer de débloquer Paris, qui ne demandait qu’à se défendre héroïquement.

I. « L’objectif d’opérations commun aux armées de la République doit être de débloquer Paris. Pour obtenir ce résultat, ce serait tomber dans une grave erreur que concevoir un plan d’après lequel chacune de ces armées marcherait isolément quoique par des mouvements simultanés sur Paris, car les armées allemandes occupant en forces autour de cette place une position concentrique, il leur serait facile de combiner leurs mouvements et d’accabler séparément et successivement chacune des armées françaises qui se présenteraient sur l’un des rayons de leur cercle d’action. Il serait bien difficile, au contraire, pour celles-ci d’obtenir une coïncidence exacte de leurs attaques si l’on considère la répartition des forces agissantes sur le théâtre général des occupations.

» Marcher directement sur Paris, c’est aller attaquer directement l’ennemi au siège de sa puissance, au centre de ses ressources, c’est vouloir prendre le taureau par les cornes.

D’un autre côté, Paris ne se trouve pas dans les conditions d’une place ordinaire ; il renferme dans ses murs une armée d’environ 390 000 hommes dont l’organisation, l’instruction, l’armement se perfectionnent