Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/128

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fusillé quelques semaines plus tard, s’écria, aux applaudissements de la foule entassée dans les tribunes : Majorité rurale, honte de la France !

L’assemblée de Bordeaux fut jusqu’au bout digne de son début, il fut impossible à quiconque pensait librement de rester dans ce milieu hostile à toute idée généreuse.

Rochefort, Malon, Ranc, Tridon, Clemenceau donnèrent leur démission.

Celle de quatre d’entre eux était collective et conçue en ces termes :

« Citoyen président, les électeurs nous avaient donné le mandat de représenter la République française.

» Or, par le vote du 1er mars, l’assemblée nationale a consacré le démembrement de la France, la ruine de la patrie, elle a ainsi frappé ses délibérations de nullité :

» Le vote de quatre généraux et l’abstention de trois autres démentent formellement les assertions de M. Thiers. Nous ne pouvons demeurer un jour de plus dans cette assemblée.

» Nous vous donnons donc avis, citoyen président, que nous n’avons plus qu’à nous retirer.

» Henri Rochefort, Malon de l’Internationale, Ranc, Tridon de la Côte-d’Or. »

Garibaldi, Victor Hugo, Félix Pyat, Delescluze donnèrent également leur démission de députés.

Le gouvernement appelé nouveau parce que c’était surtout la même chose que l’ancien, fut ainsi composé par l’assemblée capitularde.

Thiers, chef du pouvoir exécutif.
Jules Favre, ministre des affaires étrangères.
Ernest Picard, intérieur.
Dufaure, justice.
Général Le Flo, guerre.
Pouyer-Quertier, finances.