Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/133

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c’était partout une marée montante vers l’étape nouvelle et plus haute, en vue toujours sans qu’elle soit encore atteinte.

Les répressions déchaînées plus féroces et plus stupides à mesure que la fin arrive sollicitaient comme nous le voyons encore ; le pouvoir affolé et croulant.

En novembre 70, les cachots de Russie regorgeaient. Des hommes, des femmes appartenant comme grand nombre d’entre nous à la jeunesse des écoles, avaient adhéré à l’Internationale ; ils essayaient d’éveiller les moujiks courbés depuis si longtemps sur la dure zemlia.

C’était avec des paroles simples, avec des figures qu’il fallait parler à ces hommes simples (les Paroles, par Bakounine) comme le chant matinal du coq les tirèrent du sommeil.

« Le peuple russe, disait-il, dans ces images, se trouve actuellement dans des conditions semblables à celles qui le forcèrent à l’insurrection, sous le tzar Alexis, père de Pierre le Grand. Alors, c’était Stanka Razine, cosaque chef des révoltés, qui se mit à sa tête et lui indiqua la voie d’émancipation.

» Pour se lever aujourd’hui, disait Bakounine, il y a près de vingt-six ans, le peuple n’attend plus qu’un nouveau Stanka Razine, et cette fois, il sera remplacé par la légion des jeunes hommes déclassés, qui maintenant vivent de la vie populaire ; Stanka Razine se sent derrière eux, non héros personnel, mais collectif et par cela même invincible. Ce sera toute cette magnifique jeunesse sur laquelle plane son esprit.

 » Michel Bakounine. »

Dans une poésie d’Ogareff, ami de Bakounine (l’Étudiant). les jeunes gens au cœur ardent et généreux, voyaient l’un d’eux vivant de science et d’humanité à travers les luttes de la misère.