Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/137

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complice M. Francolin, de l’instruction élémentaire, qu’à cause de sa ressemblance avec les savants du temps de l’alchimie et aussi par amitié nous appelions le docteur Francolinus.

Il avait fondé, presque à lui seul, une école professionnelle gratuite rue Thévenot.

Les cours y avaient lieu le soir. Celles d’entre nous, qui en faisaient pouvaient ainsi se rendre rue Thévenot après leur classe, nous étions presque toutes institutrices — il y avait Maria La Cecillia, alors jeune fille, la directrice était Maria Andreux, plusieurs autres femmes y faisaient des cours, j’en avais trois ; la littérature, où il était si facile de trouver des citations d’auteurs d’autrefois s’adaptant à l’instant présent. La géographie ancienne, où les noms et les recherches du passé, ramenaient aux recherches et aux noms présents, où il faisait si bon évoquer l’avenir sur les ruines, que je me passionnais pour ces cours.

J’avais encore le jeudi, celui de dessin où la police impériale me fit l’honneur de venir voir un Victor Noir sur son lit de mort, dessiné à la craie blanche estompé avec le doigt sur le tableau noir, ce qui fait un relief d’une douceur de rêve.

Quand les événements se multiplièrent, Charles de Sivry prit le cours de littérature, et mademoiselle Potin, ma voisine d’institution et mon amie, prit le cours de dessin.

Toutes les sociétés de femmes ne pensant qu’à l’heure terrible où on était, se rallièrent à la société de secours pour les victimes de la guerre, où les bourgeoises, les femmes de ces membres de la défense nationale qui défendait si peu, furent héroïques.

Je le dis sans esprit de secte, puisque j’étais plus souvent à la patrie en danger et au comité de vigilance qu’au comité de secours pour les victimes de la guerre, l’esprit en fut généreux et large ; les secours furent