Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/154

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sion aidés par votre généreux courage et votre admirable sang-froid.

» Nous avons chassé ce gouvernement qui nous trahissait.

» À ce moment notre mandat est expiré et nous vous le rapportons, car nous ne voulons pas prendre la place de ceux que le souffle populaire vient de renverser.

» Préparez donc, et faites de suite vos élections communales et donnez-nous pour récompense la seule que nous ayons jamais espérée, celle de vous voir établir la véritable République.

» En attendant, nous conservons l’Hôtel-de-Ville au nom du peuple français.

 » Hôtel-de-Ville de Paris, le 19 mars 1871.
 » Le Comité central de la Garde nationale. »

Pauvres amis, vous ne vîtes ni les uns ni les autres que nulle déclaration n’était plus éloquente que la révolution terminant son œuvre par la victoire qui assurait la délivrance — on avait tant tourné la tête vers 89 et 93 qu’on en parlait encore la langue.

Mais Versailles parlait un bien plus vieux langage encore, s’essayant à des airs de cape et d’épée sous lesquels perçait le guet-apens.

La province d’abord fit bon marché des mensonges, peu à peu, goutte à goutte ils s’imprégnèrent dans les esprits jusqu’à ce qu’ils en fussent saturés.

Le gnome de Transnonain mettait le temps à profit. Il est curieux d’indiquer quelques-unes des proclamations de cet homme néfaste.

Celle aux employés d’administration, s’explique sans détours.

« D’après l’ordre du pouvoir exécutif vous êtes invités à vous rendre à Versailles pour vous mettre à sa disposition.